
« Dialogue-Élections ? » Oui, pour certains. « Elections sans dialogue ? » C’est l’idéal pour d’autres. Ainsi va la vie dans le microcosme politique congolais.
Il est d’un adage qui dit «Autres temps, autres mœurs ! ». Mais ce dicton, à tout le moins inoxydable, ne semble pas de mise au Congo (démocratique), surtout dans son landerneau politique. Bien qu’on soit aujourd’hui à une autre époque, en RD Congo, par contre, les mœurs sont restées les mêmes toujours frappées au sceau de l’égocentrisme. Un égo souvent surdimensionné. De 1960 à ce jour, n’ont toujours prévalu que les mêmes tares.
PAS UN IOTA DE CHANGÉ
Comme avant-hier, et aujourd’hui, même décor, mêmes mœurs politiques. Rien de neuf sous les tropiques, en fait. Tout se fait comme si, quelque part, on a juré de resté « conservateur », voire « ultraconservateur », dans le chef de la classe politique congolaise. Un égo qui, dans tous les cas, n’a cessé d’intriguer.
Tenez ! Depuis quelques temps, le pays se trouve comme englué dans une impasse politique au point où l’on aura du mal à s’en sortir à moindres frais. Chacun campe sur sa position, préférant au besoin jouer sa propre partition, de manière exclusive: « On le vit, par exemple et en grandeur nature, dans la plupart de nos partis politiques », déplore un éminent politologue congolais qui regrette, par ailleurs, qu’on n’ait pas le sens du compromis (politique) en RD Congo. On est, accuse-t-il avec un brin d’humour, dans un pays où, depuis des décennies, la classe politique a pris de bien sales habitudes dans son déhanchement. Des attitudes qui ne font pas moins florès surtout dans les principaux partis de la place. Celui-ci se comportant « comme incarnant à lui tout seul la vérité», «ignorant tout le monde » ; celui-là, estimant « sa position ou sa vision opposable» à tous, notamment à ses coreligionnaires.
Ici, c’est le président-fondateur qui a droit de vie. Il oriente, il décide de tout, sans se référer à qui ce soit. Là, c’est un autre chef de parti, comme on en voit presque partout, qui ramène tout à sa personne. Et comment espérer voir les choses marcher quand n’est mis en avant que son ego, surtout lorsqu’on se met à décrypter l’évolution de la situation politique dans le pays aujourd’hui.
UN PEU D’EAU DANS LE VIN
Face à tant d’agitations, face à tant d’ego de la part d’une classe politique atypique, pourquoi ne pas, conseille un haut fonctionnaire de l’Etat, mettre, chacun et chacune de ces opérateurs politiques, un peu d’eau. II croit dur comme fer que si chacun met un peu d’eau dans son vin, le landerneau politique congolais ne s’en porterait pas si mal.
Un peu d’eau dans son vin, il y aura, dans tous les cas, moins de velléités. C’est ce genre de partie qui devrait se jouer dans le landerneau politique congolais. N’a-t-on pas toujours dit que du choc des idées, jaillit la lumière ? Mais, sur la place « politique », par contre, ce n’est pas la lumière qui jaillit. Ce sont plutôt les ténèbres.
Il est temps, pour les acteurs politiques, de se remettre en question et de pouvoir entrevoir l’avenir sur d’heureuses perspectives. Surtout en cette période de pré-dialogue, dans l’attente du dialogue.... Et des élections bientôt.
Par Marcel LUTETE