En séjour depuis mardi à Kinshasa, le Secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a affirmé mercredi 22 avril 2015 que « le rôle des Nations Unies dans le processus électoral n’est pas seulement logistique mais aussi et surtout veiller à la démocratisation totale de l’espace politique congolais ».
«La dernière Résolution, la 2211, rappelle les différentes composantes de la mission. Et ce n’est pas seulement la sécurisation. Ce sont des bons offices politiques pour commencer à préparer les consultations électorales, pour continuer à travailler sur la réforme des institutions de sécurité du pays. Encore une fois, il s’agit de travailler dans la confiance, et c’est ce qui se passe», a-t-il déclaré à la presse.
Il a souligné que cette « dernière résolution du Conseil de sécurité dit clairement que la Monusco a aussi une mission dans le cadre de bons offices qui sont ceux du représentant spécial pour aider à ce que le processus électoral se déroule dans des conditions respectueuses de la tradition démocratique ».
En effet, aux termes de la Résolution 2211 du Conseil de sécurité du 26 mars 2016 prorogeant le mandat de la Monusco d’une année jusqu’en 2016 et retirant 2 000 hommes des effectifs actuels estimés à près de 20 000, « la Monusco doit, parmi ses autres tâches, fournir un appui à la réforme nationale en offrant ses bons offices, ses conseils et son appui au gouvernement de la RDC ».
Et ce, « afin notamment de l’encourager à s’investir plus rapidement dans la réforme du secteur de la sécurité ».
« Dans le texte adopté, le Conseil formule plusieurs demandes au gouvernement de la RDC, notamment pour qu’il veille à la transparence et à la crédibilité du processus électoral. A cet égard, le Conseil autorise la Monusco, sous certaines conditions, à fournir un soutien logistique pour faciliter la tenue des élections», ajoute la Résolution 2211.
Ne pas fragiliser les sacrifices considérables par « des décisions hâtives »
Appelant à « redimensionner les effectifs militaires de la Monusco », Hervé Ladsous a averti qu’« il ne faudrait pas que les efforts et les sacrifices considérables qui ont été consentis soient fragilisés par des décisions hâtives ».
Le Conseil de sécurité de l’Onu a prorogé d’un an, en mars 2015, le mandat de la Monusco et a réduit de 10% les effectifs des Casques bleus déployés en RDC.
« Ma visite intervient à un moment où nous avons lancé un dialogue stratégique (avec le gouvernement). Parce qu’il y a nécessité de poursuivre la mission qui a été confiée à la Monusco dans la conviction qu’il y a matière à redimensionner progressivement la Monusco notamment sur le plan des effectifs militaires », a expliqué le Secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix.
S’agissant de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, il a assuré que « les Nations Unies poursuivront leurs efforts pour neutraliser les groupes armés ».
«Il faut continuer à travailler ensemble sur la sécurité dans l’Est du pays, où il y a encore trop de groupes armés qui commettent trop d’exactions qui font souffrir les populations. La priorité après la neutralisation du M23 reste les ADF, les FDLR et tous les autres groupes», a déclaré Hervé Ladsous qui a réaffirmé la volonté des Nations Unies de « renforcer l’Etat des droits et le respect des droits de l’homme en RDC ».
« L’année dernière, les FARDC ont payé un prix élevé dans leur offensive militaire. Il faut redoubler d’efforts et travailler ensemble pour mettre un terme à l’activisme de ces groupes armés dans le Kivu », a souligné Hervé Ladsous à propos des rebelles ougandais de l’ADF qui massacrent la population congolaise dans l’Est de la RDC.
Le point sur le dialogue stratégique entre la RDC et l’Onu
Hervé Ladsous, qui conduit une forte délégation des Nations Unies en RDC, a fait le point sur le dialogue stratégique engagé entre la RDC et l’Onu avec le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, mercredi 22 avril 2015 à l’Hôtel du Gouvernement à Kinshasa.
Les deux personnalités ont aussi fait le tour d’horizons sur une série d’aspects ayant trait, notamment, à la sécurité dans l’Est de la RDC et passé en revue « tous les efforts qui ont rendu possible la croissance bientôt à deux chiffres que l’on pourrait souhaiter à beaucoup d’autres pays dans le monde ».
« Tout cela à l’évidence, la sécurité c’est une condition nécessaire pour le développement. Je crois que tout ceci montre à quel point tout est lié. Les Nations Unies ont de la République Démocratique du Congo une approche dans laquelle entre en ligne de compte les facteurs sécuritaires, politiques, sociaux et économiques», a-t-il indiqué à la presse.
Pour sa part, Matata Ponyo a rassuré son interlocuteur que « le gouvernement congolais, sous le leadership du Président Joseph Kabila, partage ce souci avec la Communauté internationale : celui de n’avoir ménagé aucun effort pour que la République Démocratique du Congo soit sortie définitivement de ses années de souffrance ».
« L’heure est venue pour qu’avec l’appui de la Communauté internationale, la RDC embrasse durablement la course du progrès pour le bien-être de sa population », a souligné le Premier ministre congolais.