Le Premier ministre congolais Matata Ponyo Mapon a regagné Kinshasa ce dimanche 7 février après une visite de travail de quatre jours en République Arabe d’Egypte. Quelques heures avant de quitter le pays des Pharaons, il a été reçu par le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, à qui il a transmis le message de son homologue congolais, Joseph Kabila Kabange. Même si Matata Ponyo n’a fait aucun commentaire à l’issue de cette audience, l’on croit savoir que dans le message remis au numéro égyptien, le Président Joseph Kabila a salué les bon.nes relations de coopération fructueuse qui existe entre la RD Congo et la République Arabe d’Egypte.
Heureux qui, comme Ulysse a fait un bon voyage”, peut clamer le chef de l’Exécutif national congolais. En effet, arrivé au Caire le jeudi 4 février, le séjour du Premier ministre congolais n’a pas été de tout repos. Il a été intensif. Car, le même jour, Matata Ponyo Mapon a co-présidé avec son homologue égyptien, Shérif Ismaël la cérémonie de signature des accords de partenariat stratégique entre Kinshasa et Le Caire. Plus concrètement, ces accords portent sur l’énergie renouvelable, avec entre autres la prise en compte de l’énergie voltaïque, et surtout sur le grand projet d’Inga qui été mis en connexion entre e Grand Inga et le Canal de Suez; sur le tourisme -le secteur touristique contribue à la croissance et au développement de l’Egypte, surtout que l’Egypte a une expérience avérée en la matière- ; sur les petites, moyennes entreprises et artisanat. Un autre accord porte sur le mémorandum d’entente et de coopération entre le Secrétariat général du gouvernement congolais et la Primature égyptienne.
Grand Inga, un besoin vital...
Il faut souligner que depuis l’ouverture du nouveau canal de Suez, le site est devenu une zone industrielle de grande importance. Des multinationales se sont installées pour profiter de cette gigantesque infrastructure. Mais cette zone ne pourra se développer que si l’énergie électrique est disponible. C’est ça qui explique que le projet Grand Inga est essentiel car il constitue la réponse idéale pour l’intégration africaine entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest du continent africain. Joseph Kabila et Abdel Fattan al-Sisi l’ont compris. D’où la signature de ces accords sous leur leadership. C’est pourquoi les deux Premiers ministres ont insisté sur le caractère stratégique de la réalisation du nouveau Canal de Suez et du projet Grand Inga qui sera la clé du développement de l’Afrique.
L’on note qu’en quatre jours, Matata Ponyo a effectué près de sept visites de sites et de rencontres d’officiels. Dans la journée de samedi, il a prononcé un discours à l’Université du Caire. L’un des temps forts du séjour du Premier ministre dans la capitale égyptienne qui lui permis de parler des performances macro-économiques réalisées par la République Démocratique du Congo, sous le leadership du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.
En effet, devant l’auditoire composé d’érudits égyptiens, l’homme à la cravate rouge a partagé l’expérience sur l’embellie de l’économie congolaise. Il a expliqué que la RDC a engrangé, au cours de ces dernières années, des performances remarquables en termes de stabilisation du cadre macroéconomique et de croissance économique, fruit d’une politique engagée depuis 2001 Cela s’est confirmé, au terme de l’année 2015, avec un taux de croissance estimé à 7,7%, un taux d’inflation de moins de 1% et des réserves internationales brutes évaluées à 146 milliards de dollars américains Le Premier ministre a prévenu que ces résultats, combinés à une gestion rigoureuse des finances publiques, ont permis de renforcer les capacités de la RDC à financer des investissements importants sur base des ressources nationales. C’est le cas notamment de la construction et de la réhabilitation des bâtiments publics et des infrastructures économiques, d’achat et de réhabilitation des unités des transports tant aérien, fluvial que ferroviaire, la construction et réhabilitation des écoles, des hôpitaux et des centres de santé, …
Matata Ponyo, pour lequel son pays est pris comme modèle, suite au projet du Parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, a mis en exergue la politique mise en place par son gouvernement qui a prévu un centre d’expérimentation dans chaque territoire (145) de la République Démocratique du Congo, question de faire bénéficier à la population congolaise les gains produits par ces parcs.
L’objectif visé est d’améliorer le secteur agricole par de gros investissements en vue d’accroître le rendement économique du pays. D’autres investissements dans les secteurs de l’énergie, des transports, du logement et de l’eau sont en cours d’exercice.
Matata Ponyo ne pas manqué de faire allusion à la conjoncture économique internationale, marquée par la chute des cours de principales matières premières, qui appelle cependant à la prudence et à des mesures conservatoires. Le ralentissement de l’économie mondiale et l’assombrissement des perspectives économiques internationales a eu, en effet, pour .conséquence, la baisse des prix du cuivre et l’or, principales matières premières d’exportation de la RDC, respectivement de près de 19 et de 8% en moyenne à fin novembre 2015, la baisse du moral des chefs d’entreprises et une contraction des réserves budgétaires. Il est à craindre que ces tendances entraînent comme risque, en 2016, la compromission des acquis de plusieurs années d’efforts de stabilisation et de relance économique.
Devant donc cet auditoire, le chef de l’Exécutif congolais a souligné que le gouvernement s’attèle à prendre des mesures urgentes de mitigation des effets pervers de l’économie visant, d’une part, à stabiliser la situation et, d’atténuer l’impact négatif des baisses des cours des matières premières et du pétrole sur le budget de l’Etat, aussi bien en fonctionnement qu’en investissement, et d’autre part, à améliorer la résilience de l’économie congolaise et à permettre une croissance soutenue de cette dernière grâce à une politique de diversification économique et d’industrialisation qui accorde une meilleure place aux secteurs porteurs dont l‘agriculture, et qui privilégie les Zones Economiques Spéciales comme stratégie de mise en œuvre. Avant d’enchaîner par la visite du site des pyramides, et terminer en rentrant par une brève halte au site Smart village.
Avant cela, il avait consacré toute la journée de vendredi à la visite du nouveau Canal de Suez. Un monstre de génie militaire qui fait la fierté de tout un peuple au pays des Pharaons. Une œuvre gigantesque réalisée en seulement une année, alors que les prévisions initiales prévoyaient de la réaliser en trois ans. Une prouesse égyptienne en la matière. L’on note que la visite du nouveau Canal de Suez n’a pas été un fait anodin ou isolé. Elle est liée à un besoin vital de l’Egypte, qui compte développer la SCZ (Suez. Canal Zone). Une 2one Industrielle et commerciale en construction, qui devrait se développer tout au long du nouveau Canal. Et pour se développer, cette zone a besoin non seulement des capitaux, privés, mais aussi et surtout, d’énergie. C’est là que se trouvent tous les enjeux de cette visite de travail de l’homme à la cravate rouge. L’Egypte compte en effet sur la République Démocratique du Congo pour importer son électricité d’Inga jusqu’à Suez.
Ensemble pour le développement
La RDC et la République Arabe d’Egypte sont décidées à faire route ensemble quant à leur développement socioéconomique. C’est ce qui justifie cette visite de travail du Premier ministre de la République Démocratique du Congo en Egypte. Lors du point de presse conjointement animé par Matata Ponyo Mapon et son homologue, Sherif Ismail, les deux personnalités ont réaffirmé la position de leurs Etats à mener ensemble, la lutte contre le terrorisme qui peut toucher toutes les nations et de manière imprévisibles.
Juste après l’échange avec la presse, la délégation des officiels congolais constituée notamment des ministres de l’Energie, du Tourisme, de l’industrie, de l’Environnement, du chargé de mission du Chef de l’Etat en chargé du projet Inga,... ont visité le Centre des informations et d’appui des décisions. Cette structure joue un rôle prépondérant dans l’orientation des politiques nationales.
Pour rappel, cette visite du Premier ministre congolais intervient près celui effectué par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange en août 2015, lors de l’inauguration du nouveau canal de Suez.
Par DMK