Grâce au soutien de la Majorité présidentielle : Evariste Boshab échappe à une motion de défiance

Mardi 5 mai 2015 - 10:52

Selon le président du groupe parlementaire PPRD, la question relative au charnier de Maluku relève de la compétence du gouvernement provinciale de Kinshasa et non de l’exécutif central

Le vice-premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur et de la sécurité n’a pas répondu, hier lundi 4 mai, à la motion de défiance initiée contre lui et signée par 55 députés nationaux membres de l’Opposition politique.

Evariste Boshab s’était effectivement présenté à la séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à l’audition de cette motion de défiance qui a été lue par le porte-parole des signataires, le député national José Makila Sumanda.

Les initiateurs de cette procédure de contrôle parlementaire ont fustigé l’inhumation, le 19 mars dernier, de 421 cadavres des Congolais au cimetière Fula-Fula de Maluku, une commune de la ville de Kinshasa.

De leur avis, cette inhumation constitue une violation flagrante de la réglementation et des procédures régissant le secteur, tandis que le fait d’être opérée nuitamment démontre la volonté manifeste de cacher la vérité.

Au nom de la Majorité présidentielle (MP), le président du groupe parlementaire « Parti du peuple pour la reconstruction et le développement » (PPRD) a sollicité et obtenu de présenter une motion incidentielle.

Dans cette motion incidentielle, le président du groupe parlementaire PPRD a expliqué qu’en vertu de la Constitution et des lois de la République, l’organisation et le fonctionnement des hôpitaux, morgues et cimetières relèvent de la compétence des gouvernements provinciaux et non du gouvernement central.

Ramazani Chadari a également rappelé que la motion de défiance contre Evariste Boshab ne devait pas être débattue jusqu’au moment où les conclusions d’une enquête judiciaire initiée par le procureur général de la République sur cette inhumation massive seront disponibilisées.

Pour sa part, le député national Delly Sessanga a démontré que le Règlement intérieur de la chambre basse n’autorise pas le bureau de l’Assemblée nationale à juger de l’opportunité d’une motion de défiance qui n’est pas à confondre avec une interpellation.

Il a aussi démontré que la morgue centrale de l’Hôpital général de référence de Kinshasa n’est pas un service public et que, quoiqu’il en soit, cette question ne peut échapper à l’autorité hiérarchique, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur et de la sécurité.

Violation du Règlement intérieur de la représentation nationale

Dans le même ordre d’idées, le député national Jean Lucien Bussa a indiqué que, si le ministre de la Justice et des droits humains ainsi qu’Evariste Boshab étaient intervenus devant les députés nationaux en avril dernier pour éclairer l’opinion sur cette question sur invitation du bureau de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab a le devoir d’intervenir encore pour répondre à la motion des députés sur cette même question.

Les députés nationaux membres de l’Opposition politique ont finalement exprimé leur déception et décidé de quitter la salle des Congrès du Palais du peuple, laissant leurs collègues de la MP poursuivre le débat, avant de rejeter la motion de défiance visant Evariste Boshab.

Une forte présence des militants de la MP et ceux du PPRD a été observée autour du siège du parlement congolais.
Ces hommes, femmes et jeunes étaient en train de chanter et de brandir des drapeaux et autres insignes de leurs familles politiques.

Certains de ces chahuteurs ont été admis dans la salle des Congrès où ils n’ont pas hésité de crier et d’applaudir à l’entrée d’Evariste Boshab, secrétaire général du PPRD, en violation du Règlement intérieur de la représentation nationale. Ils ont été appelés au calme par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.

Au moment où José Makila lisait la motion de défiance, c’était le tour des députés membres de la MP de chahuter.
« Honorable président, on est en train d’insulter les collègues (députés) et vous ne faites rien », s’est exclamé José Makila particulièrement agacé par ce vacarme.

Par Marcel Tshishiku