Gizenga et le Palu encore « dribblés » par la MP

Lundi 19 octobre 2015 - 12:08

Le Bureau de l’Assemblée affiche désormais complet après l’élection des députés Floribert Luhonge et Nono Berocan, respectivement aux postes de 1er vice-président et de Rapporteur. Ils remplacent Charles Mwando Nsimba et Ezadri, dont les partis l’Union Nationale des Démocrates Fédéralistes (UNADEF) et le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) ont quitté la Majorité Présidentielle.

Floribert Luhonge, candidat désigné par la MP, a battu Thomas Lokondo Yoka, député élu de Mbandaka et membre du camp présidentiel, par 271 voix contre 169 sur 442 suffrages exprimés dont trois bulletins nuls. Du côté de l’Opposition, l’on fait remarquer que les acteurs politiques de la MP n’ont pas voté en toute liberté. Les opposants affirment que « la famille politique du chef de l’Etat a respecté le principe du mot d’ordre qui est loin d’être une expression démocratique ».

«Je ne sais pas par quoi vous appelez victoire dès lors que la majorité a exigé à ses députés de photographier leurs bulletins de vote. C’est anti-démocratique. C’est grave», a accusé le député de l’opposition Jean-Claude Vuemba. Pour lui, la démocratie a été piégée. Dans le camp présidentiel, le député Oswald Mukingi estime que l’élection de Floribert Luhonge a prouvé la force des Kabilistes dans la chambre basse du Parlement. «C’est une réaction de satisfaction. C’est le rapport de force entre Majorité et Opposition surtout que nous sommes dans une période de turbulence. La MP a montré sa force».

 

Le Palu floué

 

Au lendemain de la double démission du duo Mwando Nsimba — Ezadri, un arrangement politique semblait être trouvé entre la Majorité Présidentielle et le Parti Lumumbiste Unifié (PAPU) du patriarche Antoine Gizenga. Selon des sources proches de deux camps, la direction du PALU avait même proposé le nom du député Lokola en remplacement de Charles Mwando Nsimba. Jusque vendredi 16 octobre, des informations faisaient de la poursuite des tractations entre la MP et le PALU. Mais samedi au Palais du Peuple, ce sont les deux candidats désignés par le Bureau politique de la Majorité Présidentielle qui ont concouru pour remplacer les deux démissionnaires. Pourquoi le député Lokola, dont le nom a été proposé par le Parti Lumumbiste Unifié n’a pas été retenu ? C’est la question que doivent se poser les militants du PALU.

 

Une vieille promesse

 

Au lendemain de la réélection de Joseph Kabila en novembre 2011, le même poste de 1er vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale était promis au PALU. Le parti du patriarche Antoine Gizenga avait, comme en 2006, largement participé au triomphe de Joseph Kabila à la présidentielle. Cette fois-là, le PALU avait avancé le nom du député Godefroid Mayobo pour assumer les fonctions de 1er vice-président à l’Assemblée nationale. Au finish, le Parti Lumumbiste Unifié n’a pas eu gain de cause. Raison avancée du côté de la Majorité Présidentielle : Godefroid Mayobo était originaire de l’ex-province du Bandundu comme Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale. Curieusement, cet argument n’a pas été brandi au niveau du Bureau du Sénat où Léon Kengo et Edouard Mokolo, respectivement Président et 1er Vice-président sont tous les deux issus de l’ex-province de l’Equateur.

Comment va réagir le patriarche Antoine Gizenga après ce énième camouflet reçu de la part de ses partenaires de la Majorité Présidentielle ? C’est là toute la question.

 

Par CONGO NOUVEAU