De nos jours ce sont des procédés anachroniques, obsolètes, honteux, déshonorants et ridicules
Démasqués, dénoncés, mis à mal, et coincés par les forces politiques et sociales très vigilantes, et aussi par des mises en garde sévères répétitives de la Communauté internationale, les conservateurs du pouvoir ont mordu la poussière dans leur tentative de modifier la Constitution pour permettre au Président Joseph Kabila de se représenter et briguer un troisième mandat.
Des pièges, des guet-apens, des embûches et des attrape-nigauds, insérés astucieusement dans la nouvelle loi électorale pour atteindre le même objectif raté faute de révision de la Constitution, ont été aussitôt découverts, décriés et divulgués par les mêmes forces politiques et sociales patriotes, ce qui constitue encore une déconfiture subie par les faucons du système.
Quant au calendrier électoral soi-disant global, la CENI elle-même laisse la porte ouverte aux critiques en convenant clairement d’une série de contraintes qu’elle y a alignées, faisant porter le chapeau respectivement à la Présidence de la République, au Gouvernement, et à l’Assemblée nationale(parlement), déclinant toute sa responsabilité; d’où les réactionnaires du système se voient encore désemparés et morfondus.
Les concertations politiques avec la participation intéressés des renégats de l’opposition et de la société civile, et dont l’objectif sous-jacent était de contourner le dialogue dans l’accord- cadre d’Addis-Abeba, se sont révélées totalement contre-productives et leurs résolutions reléguées au placard.
C’était le premier échec cuisant des travaux d’approche des conservateurs du pouvoir vers l’institution de leur autocratie en « présidence à vie » en RDC. Compte tenu de tous ces échecs consécutifs mortifiants, les caciques jusqu’au-boutistes du système sont-ils à boutade manœuvres dilatoires, ou bien ont-ils encore d’autres tours dans leur sac à malice? Tout porte à croire# qu’ils sont loin de s’avouer vaincus et d’être en panne d’intrigues secrètes.
Dans les milieux politiques et diplomatiques avertis, on parle de plus en plus de dernières cartouches encore suicidaires, à savoir soit un état de siège à décréter à Kinshasa, soit une révolution de palais déclenchée par des galonnés de confiance. L’un ou l’autre de ces deux cas de figure conduira au même résultat, c’est-à-dire contrarier l’organisation de l’élection présidentielle à l’échéance légale en 2016.
Des procédés anachroniques
Etant donné que la mèche est vendue, et que les milieux politiques et diplomatiques sont déjà au parfum, l’utilisation de l’un ou l’autre de ces cas de figure devient hypothétique et comporte des risques certains pour ceux qui oseraient s’aventurer sur un terrain aussi glissant.
Les sphères politique sociale et diplomatiques sont constamment aux aguets, observent très attentivement tous leurs faits et gestes jusque dans leurs moindres détails, exerçant une vigilance accrue et qui ne se relâche pas.
Les esprits sont tellement nerveux et excités, et l’environnement international si en ébullition que toute aventure d’état de siège ou de révolution de palais serait étouffée dans l’œuf ou se retournerait en boomerang.
La preuve en est que toutes les’ tentatives faites jusqu’ici – comme des ballons d’essai – pour la perpétuation de l’autocratie transformée en « présidence à vie » par jeu de tripatouillage de la Constitution, ont été piteusement vouées à l’échec. D’ailleurs, l’époque des coups d’Etat militaires est révolue depuis la fin du règne des hommes en kaki en Afrique.
Ces putschs étaient toujours favorisés, soutenus et téléguidés par des puissances capitalistes occidentales qui, aujourd’hui, sont hostiles A la personnalisation du pouvoir et à la modification des Constitutions, et conseillent vivement aux dictateurs « présidents à vie » de ne plus se représenter au terme de leur mandat en cours.
Toutefois, il y a lieu de rappeler à ceux qui sont désespérément en quête de recettes violentes pour se maintenir au pouvoir, que les états de siège et les putschs sont de nos jours des procédés anachroniques, obsolètes, honteux, déshonorants, ridicules. L’exercice abusif du pouvoir et les avantages excessifs qu’on en tire, corrompent, enivrent, étourdissent, aveuglent les personnages immoraux et dépourvus d’une dose de spi- ritualité.
Ils sont tellement obnubilés par cette ambition insensée et sourds aux prémonitions d’une catastrophe imminente, qu’ils ne peuvent entendre le grondement de la tempête et la montée de la grogne dans la société. Ils foncent toujours dans le brouillard, advienne que pourra, disent-ils. Au diable levée de boucliers, tollé général, mises en garde!
A Kinshasa, à Brazzaville, à Bujumbura, à Lomé, les dirigeants et leurs lieutenants serviles n’entendent pas lâcher prise. Ils se comportent comme s’ils n’avaient pas entendu retentir de l’intérieur comme de l’extérieur, des voix criant au loup à l’unisson! Ils se croient à tort immunisés contre le virus de Ouagadougou. Hais dans leur for intérieur, ils sont bien conscients de la sauce à laquelle ils seront mangés tour à tour.
Des signes de l’effondrement…
Le virus de Ouagadougou a pour cause l’entêtement à s’accrocher au pouvoir envers et contre tous. Un virus fatal contre lequel le seul vaccin efficace indiqué est le respect sincère de la Constitution de son pays, ce qui implique la volonté de se retirer loyalement sans chercher à compliquer inutilement les choses, en narguant et en énervant l’opinion nationale et internationale. Là où ce virus s’est déjà déclaré, les jours de l’establishment sont comptés, quelles que soient les manœuvres dilatoires que peuvent utiliser les conservateurs du système en perdition.
On observe dans toutes 1es Capitales africaines le virus de l’entêtement s’est déjà manifesté, de l’agitation et des gesticulations grotesque des lieutenant désemparés qui se singularisent par des excès, des bévues, des bavures qu’ils commettent en trouvant, dans leur imagination débridée, des éléments subversifs partout.
Ils ne seraient pas loin de les étiqueter » terroristes » – cet anathème à la mode – pour émouvoir l’opinion! On rêve de telles occasions imaginaires de déstabilisation des institutions pour avoir la possibilité de décréter « un état de siège ».
Il y a toujours des signes précurseurs de l’effondrement d’un système fondé sur la perversion des valeurs morales et la violation des règles du jeu politique.
Un pouvoir tyrannique et ombrageux; agitation et nervosité des dirigeants; persécution systématique d’opposant politiques et de militants de la société civile; instrumentalisation de la justice; arrestations arbitraires; détentions illégales; culs-de-basse-fosse secrets; accentuation de l’obscurantisme; prostitution des intellectuels; crétinisation des masses; monopolisation des médias publics; tendance à se brouiller constamment avec la Communauté internationale; pillage des ressources et dilapidation des fonds du Trésor; peu de souci du bien- être du plus grand nombre des citoyens etc…
On observe ces pratiques odieuses dans toutes les Capitales africaines noires qui portent à l’état latent le virus de Ouagadougou. Ces pratiques révoltantes éveillent et mûrissent les consciences, préparent l’explosion de la grogne.
Il y a des Capitales où cette explosion ne serait plus lointaine. C’est un phénomène inattendu et spontané, à l’instar du déchainement de la rue les 19, 20 et 21 à Kinshasa prenant tout le monde de court.
Par Jean N’Saka wa N’Saka/Journaliste indépendant