Les médias africains doivent capitaliser la révolution du numérique pour accompagner le développement du continent et influencer la gouvernance. C’est dans ce contexte qu’un digne fils du pays a interpellé l’assistance surie génocide, peu médiatisé, de plus de 6 millions de Congolais et du projet de balkanisation de la patrie de Lumumba.
Johannesburg a accueilli, du 11 au 13 novembre, la 7ème édition du Forum des patrons de presse d’Afrique. Organisée par l’initiative des médias d’Afrique (AMI), cette conférence a réuni plus de 600 journalistes africains autour du thème « Le rôle des médias dans un environnement numérique ». L’objectif visé était de sensibiliser les hommes et femmes des médias à la nécessité d’« influencer les discussions sur le développement de l’Afrique ».
A la cérémonie d’ouverture dans la salle de conférence O.R Tambo, la présidente de l’île Maurice, Dr AmeenahGuribFakim, a déclaré que « les propriétaires et les professionnels des médias doivent être actifs, et non passifs, dans le traitement des questions de développement, en générant des solutions locales tout en encourageant l’engagement citoyen et le débat sur le développement».
L’organisation de la 7ème édition fait Suite aux consultations avec les professionnels des médias sur les défis plus vastes de l’industrie de presse. « Les médias doivent percevoir leurs difficultés sous le prisme des défis plus vastes de notre continent, et travailler à bâtir des sociétés plus fortes. Les médias ne peuvent pas se développer si les sociétés et les économies dans lesquelles ils opèrent ne croissent pas », a souligné le PDG d’AMI, Eric Chinje.
LA VOIX DE LA RDC ENTENDUE
Le vice-président du Groupe de presse Le Potentiel et Radio Télé 7, Freddy Mulumba Kabuayi, intervenant comme panéliste autour du sous-thème « Réussir dans l’industrie de la presse : une discussion entre collègues », a partagé l’expérience du Journal Le Potentiel. Il a souligné que sa réussite est liée à la qualité de son contenu.
Le Potentiel, a-t-il dit, s’est battu contre la dictature de Mobutu et pour l’avènement de la .démocratie. Après la chute du dictateur, ce quotidien s’est engagé pour l’unité du pays. « Toutes ces luttes ont fait que Le Potentiel acquiert de la crédibilité aux yeux de la population. Cette crédibilité a permis d’accroître son audience qui a poussé les annonceurs à amener la publicité. Et l’argent des annonceurs fait vivre le journal», a expliqué Freddy Mulumba, faisant la restitution de son intervention.
S’agissant de la lutte contre la balkanisation de la PDC, il a affirmé devant ses pairs africains qu’elle est partie de la persistance de la guerre de l’Est qui dure depuis 19 ans. Pour Freddy Mulumba, cette campagne a été menée pour contrer les faussetés des médias occidentaux pour qui, cette guerre n’est qu’un conflit Congolo-congolais donc ethnique. « La guerre à l’Est du pays est une guerre de pillage des ressources de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda en vue de l’implosion de la RDC», a-t-il dit.
Ainsi, il a interpellé son auditoire sur le génocide oublié de 6 millions de Congolais. Cette guerre a aussi provoqué 2,7 millions de déplacés et 40000 femmes violées. Des informations très peu médiatisées en Afrique.
Aussi, Freddy Mulumba a-t-il souligné la nécessité de la renaissance africaine et de la constitution des Etats-Unis d’Afrique. « Les Africains doivent s’approprier la révolution du numérique et capitaliser ses avantages en faisant véhiculer les informations sur la renaissance africaine. Ce qui va permettre la construction de l’imaginaire africain qui va déboucher sur les Etats-Unis d’Afrique », a-t-il soutenu.
Et d’ajouter: « Si l’Afrique rate la révolution du numérique, nous risquons de redevenir des esclaves sur notre propre continent».
Par AMEDEE MWARABU KIBOKO