De retour à Kinshasa, après son périple afro-euro-américain, le député national Franck Diongo, président national du Mouvement Lumumbise Progressiste (MLP), juge incendiaire “ le message prononcé, le samedi 28 novembre dernier, par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, surie dialogue qu’il entend convoquer d’ici quelques jours. “ Un dialogue convoqué sans date précise, ni lieu où devra se tenir ce forum, ni de paragraphes sur le respect du délai constitutionnel concernant l’organisation de la présidentielle de 2016... ce message est un coup de poignard pour le peuple congolais “, a déclaré, lors d’un point de presse tenu hier lundi 30 novembre , au siège du MLP à Kinshasa, cet opposant, qui salue le courage du G7 et de la Dynamique de l’Opposition d’avoir opté pour le combat pour le respect de la Constitution et contre le dialogue..
Après avoir décrypté le message du chef de l‘Etat, Franck Diongo pense que ce dialogue est synonyme de “trahison “ du pays. « C’est l’assassinat de la Mère Patrie “, a-t-il renchéri, “ un coup de poignard dans le dos du peuple congolais, à la Constitution, à la démocratie ».
« Incapable d’organiser les élections de 2016, budgétisées depuis 2012 », poursuit l’orateur, « Joseph Kabila veut associer quelques personnalités pour l’accompagner dans son échec, soutenant que les élections coûtent cher, et qu’il faut imaginer un autre mode de scrutin. L’opinion se demande, en effet, comment alors a-t-on pu organiser celles de 2006 et de 2011 “?
Pour lui, le message de Joseph Kabila démontre que ce dernier a dévoilé ses intentions affichées depuis bien longtemps, que l’Opposition a toujours dénoncées, celles de s’accrocher au pouvoir au-delà du délai que la Constitution, lui reconnait. “Il a confirmé tout ce que nous vous disions ici “. Car, insiste Franck Diongo, la principale motivation de ce dialogue, c’est le changement de la Constitution. « Pourtant, changer de constitution, aujourd’hui », ajoute-t-il, « c’est rompre le consensus de Sun City qui a donné lieu à l’accord global et inclusif, matrice de l’actuelle Constitution ».
« Le message du président de la République », souligne ce député national de l’Opposition,” est un mépris au peuple congolais et à la démocratie “. Car, dans ses propos, “il a omis volontairement et intentionnellement le point le plus important le respect de la Constitution et l’organisation des élections dans le délai constitutionnel “. Or, la demande nationale, l’urgence nationale, le besoin national, c’est l’organisation de la présidentielle avant décembre 2016.
Manque de volonté politique, problème, solution...
Président du Front anti dialogue le dépité Diongo déclare qu’au regard de l’aveu de manque de volonté politique, de mauvaise foi du pouvoir en place, selon lui, le chef de l‘Etat constitue le principal problème. La solution, c’est l’alternance en 2016. Pour y parvenir, il en appelle à l’usage de l’article 64 de la Constitution.
Une structure pour faire face à la menace
Pour l’instant, note le président national du MLP, la RDC n’a pas besoin des plateformes face au combat pour le respect de la Constitution et la présidentielle dans le délai requis par la loi fondamentale. Il propose la création d’une structure, d’un exécutif, pour combattre les ennemis de la démocratie et du peuple congolais. “ Puisque la République démocratique du Congo est en danger, mettons de côté toutes nos divergences pour mettre l’intérêt du pays en avant car, estime-t-il, “la menace est plus vaste que nos ambitions “, d’autant plus qu’il y a blocage électoral.
Soutien à l’Eglise catholique
Le conférencier a publiquement déclaré son soutien à la déclaration de l’Eglise catholique et à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), dont il entend vulgariser le message en mobilisant le peuple congolais pour barrer la route à la « trahison ».
Il faut signaler que c’est depuis des mois que Franck Diongo tient le discours anti dialogue pour sauver la RDC du chaos.
Du Canada, aux Etats-Unis, en passant par le siège de l’Union européenne en Belgique, il a toujours dénoncé la tentative du pouvoir en place de s’éterniser au pouvoir en torpillant la Constitution.
Par STONE