Après plusieurs semaines passées à Kinshasa et dans l’arrière-pays, Félix Tshisekedi Tshilombo, secrétaire national de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), chargé des Relations extérieures, a animé, vendredi 19 juin, un point de presse au "Press Club Brussels" situé à un jet de pierres du siège de l’Union Européenne. Dans un mot introductif d’une durée de dix minutes chrono, l’orateur a évoqué deux sujets. D’une part, la nécessité d’un "dialogue" pour conjurer "le chaos post-électoral annoncé" et d’autre part, les "rumeurs" faisant état d’un pacte qu’il aurait conclu avec "Joseph Kabila".
A Kinshasa, "Joseph Kabila" poursuit ses "consultations préliminaires" avec les "forces vives" en prévision d’un "dialogue politique". Un dialogue dont le thème reste encore confus.Il en de même des objectifs. Les représentants des formations politiques les plus significatives du pays (UDPS, UNC, MLC) et leurs alliés se tiennent à l’écart. Ils suspectent le pouvoir kabiliste d’user de quelques artifices pour "retarder" le processus électoral.
Au cours de son point de presse tenu à Bruxelles, Félix Tshisekedi Tshilombo a mis l’accent sur l’"incertitude politique" qui, selon lui, planerait sur le pays à l’approche des consultations politiques. "Pour éviter le chaos annoncé", a-t-il rappelé, l’UDPS a publié une feuille de route en février dernier afin de servir de "base de travail".
Tout en relevant que sa formation politique n’entend imposer aucune de ses propositions, l’orateur a estimé qu’une "crise couve" au Congo-Kinshasa "depuis les élections de 2011". Des élections émaillées de fraudes et irrégularités dénoncées par des observateurs tant nationaux qu’étrangers. Depuis ces scrutins, a-t-il fait remarquer, "on assiste à une dérive de plus en plus totalitaire".
Pour prévenir "tout dérapage", Tshisekedi Tshilombo invite la "communauté internationale" à "prendre ses responsabilités". Il s’agit de piloter un "dialogue poli¬tique" dans le but de "ras¬surer les uns et les autres sur la crédibilité des scrutins". Pour lui, la "transparence doit être de rigueur". Et la feuille de route de l’UDPS a pour but de faciliter un "atterrissage en douceur en 2016".
Il a, par ailleurs, rappelé que l’idée de la tenue d’un dia¬logue n’est nullement une trouvaille de sa formation politique. Mais bien une idée de la communauté internationale, conformément à la résolution 2211 du Conseil de sécurité des Nations uni¬es. Le secrétaire national de l’UDPS chargé des Relations extérieures a terminé ce premier point en clamant sa conviction à l’avènement de l’alternance démocratique "pour permettre au peuple congolais de reprendre son destin en mains". "C’est une opportunité pour doter le pays d’une armée forte pour garantir l’intégrité du terri¬toire national", ajoutait-il.
Rumeurs
Adoptant une mine grave, Félix Tshisekedi aborde le second et dernier point : "Je voudrais maintenant abor¬der un point qui me con¬cerne personnellement". Il évoque, dans la foulée, des "rumeurs" ayant circulé au Congo et à l’étranger selon lesquelles il aurait conclu un "deal" avec "Joseph Kabila" en vue de mettre sur pied un "gouvernement de tran¬sition". En contrepartie, il devrait être nommé au poste de poste de Premier minis¬tre. "Je n’ai jamais conclu de pacte avec Joseph Kabila", assène-t-il. Et d’ajouter : "Je n’ai jamais reçu une telle of¬fre. Je tiens à vous assurer que j’entends poursuivre le combat politique jusqu’à la libération effective de notre pays".
Lors du jeu des questions-réponses, "Félix" de pré¬ciser que le dialogue à ve¬nir devrait être axé sur des "questions techniques". Le débat, selon lui, devrait porter uniquement sur le déroulement du proces¬sus électoral. Il a décoché quelques flèches en direc¬tion de "Joseph Kabila" : " Joseph Kabila est obsédé par l’idée de rester au pou¬voir". Et de marteler :" Félix Tshisekedi ne sera jamais le Premier ministre de Joseph Kabila". Tout en reconnais¬sant que la Commission élec¬torale nationale indépen¬dante (CENi) est "une partie du problème", l’orateur a estimé que les discussions à doivent mettre face à face la majorité et l’opposition. Interrogé sur l’existence d’un parti dénommé "UDPS Originelle" dirigé par Protais Lumbu Maloba Ndiba (Ndlr: un des 13 parlementaires qui avaient écrit au prési¬dent Mobutu, la fameuse "lettre ouverte"), Félix a commencé par ironiser sur l’appartenance de cette formation dans la majorité présidentielle. "Avez-vous déjà entendu l’UDPS faire partie de la majorité prési¬dentielle?", s’est-il demandé avant de répondre : " Il n’y a qu’un parti dénommé UDPS. C’est celui que dirige Etienne Tshisekedi wa Mulumba".
Que sera la réaction de l’UDPS au cas où le pouvoir persistait dans les "manoeu¬vres dilatoires"? "Nous avons une date limite. Passé un certain délai, l’UDPS se verra dans l’obligation de prendre ses responsabili¬tés...".
Tiré de www.congoinde¬pendant.com