Après avoir longtemps tergiversée sur l’interprétation à donner à la métaphore des faux penalties du populaire gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, la Majorité présidentielle vient finalement de se rendre à l’évidence qu’il n’est plus de leur. La métaphore de Katumbi était pourtant une lapalissade. La dernière réaction est celle du ministre des Medias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, qui dit que les propos de Katumbi ont « jeté le discrédit sur le président de la République ». C’était au cours d’un point de presse tenu hier mardi 6 janvier 15 en son cabinet de travail que Mende s’est exprimé sur l’affaire Katumbi. Mende a aussi dit de Katumbi « qu’il a calomnié Joseph Kabila » avec son allégorie footballistique surtout quand le président du Tout-Puissant Mazembe a évoqué la possibilité d’un troisième pénalty. Car selon l’ancien porte-parole du RCD-Goma, Kabila ne s’est jamais prononcé pour un troisième mandat. Les propos de Katumbi ont selon Mende « crée un malaise de la Majorité ». Le porte-parole du gouvernement s’est dit aussi embêté par les propos du président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza. Kyungu n’avait pas usé d’un langage imagé comme Katumbi. « Baba », surnom de Kyungu, avait dit que Malu Malu (président de la Ceni) organise vite les élections pour qu’on en finisse. Kyungu faisait allusion à la présidentielle de 2016.
Il avait clos son speech en disant qu’il n’admettrait pas une quelconque prolongation. Son coup de pied au régime était on ne peut plus clair. La dissidence de Katumbi et Kyungu est donc claire comme l’eau de roche. A la Majorité de les exclure au lieu de se rendre ridicule en leur adressant des demandes de clarification de leurs propos que les deux intéressés ignorent superbement. Cette dissidence rappelle celle d’un autre poids lourd de la scène politique rd-congolaise : Vital Kamerhe, allégorie footballistique oblige, on l’appelait alors l’attaquant de pointe et de base dans la Majorité. Après avoir perdu Lionel Messi (VK), la Majorité vient de perdre Cristiano Ronaldo (MK) car Moïse Katumbi est un fervent supporteur du Real de Madrid. Et Kyungu est aussi une perte importante pour la Kabilie. Son influence au Katanga n’est pas à démontrer. Les départs de toutes ces éminentes personnalités de la Majorité sont révélateurs d’un fait : l’échec par Kabila de gérer les ambitions de ses partenaires politiques qui du reste sont légitimes. En bouchant l’horizon politique, en ne voulant pas se prononcer clairement sur la fin de sa carrière politique, en la jouant solo, Kabila a blasé ses partenaires politiques et a divisé son propre camp. Il n’a rien voulu entendre quand on lui suggérait d’organiser une sorte de primaire dans son camp pour désigner son dauphin, il n’avait qu’un seul mot à la bouche « distraction » ou encore « il faut adapter notre démocratie ».