La nécessité du débat est motivée par le fait que le pays connaît la récession alors que plus de 140 millions de dollars américains débloqués par le Fonds de promotion de l’industrie sont toujours détenus par des débiteurs.
Le député national Henri-Thomas Lokondo est monté au créneau, lundi 6juin, en plénière à l’Assemblée nationale. C’était pour réclamer le débat sur le rapport d’enquête parlementaire diligentée au Fonds de promotion de l’industrie (FPI), à la suite, notamment, de soupçons de détournements des fonds du FPI par des promoteurs de projets.
L’élu de Mbandaka qui est intervenu par motion d’information dès l’entame de la plénière, a souligné ta nécessité d’un débat surtout que le pays fait face à la récession. L’argent traîne entre les mains des individus » a-t-il regretté. Sa démarche qui n’a fait l’objet d’aucune discussion, a obtenu une réponse positive du bureau de l’Assemblée nationale. Aubin Minaku a indiqué que ce rapport sera programmé pour débat en plénière, ce mercredi 8 juin. Il ressort de ce rapport d’enquête parlementaire que plus de 140 millions de dollars américains débloqués par le FPI entre 2008 et 2014 sont toujours détenus par des débiteurs.
Selon radiookapi, la majorité des insolvables sont des ministres et députés nationaux, anciens comme nouveaux. Trois membres du gouvernement, un député et un cadre de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) détiennent, à eux seuls, près de 3 millions de dollars américains, indique la source. Ces personnalités n’ont, à ce jour, remboursé aucun sous, selon le rapport. Aussi, les parlementaires enquêteurs révèlent que 70% des projets financés par le FPI entre 2008 et 2014, n’ont pas été réalisés et que d’autres sont tout simplement fictifs. Il s’agit donc, selon eux, d’un détournement de fonds du FPI par des promoteurs de projets. Au-delà, ce rapport fait état de complaisance du comité de gestion du FPI dans le choix des promoteurs de projets. Les politiques ont été privilégiés dans l’octroi des crédits au détriment de véritables entrepreneurs. Le débat attendu à l’Assemblée nationale devra ainsi déboucher sur certaines exigences et recommandations. Il s’agit, notamment, la dépolitisation et la rationalisation des conditions d’octroi des crédits et de subventions, la poursuite en justice des insolvables et les bénéficiaires des subventions non justifiées.
Par Pitshou MULUMBA