Eugénie Tshika, député élue de Kabeya wa Kamwanga, est très préoccupée par le travail des enfants qu’elle présente comme étant une atteinte à la dignité humaine. Elle l’a dit hier 15 avril, en marge de la journée internationale contre l’esclavage des enfants célébrée le 16 avril de chaque année.
Le travail des enfants dans le monde est un sujet très préoccupant aujourd’hui du point de vue des droits de l’homme. Il heurte la conscience humaine et reste trop souvent l’objet d’un déni de réalité. Selon Eugénie Tshika " les divorces, l’irresponsabilité de certains parents, les croyances religieuses (les enfants accusés de sorcelleries) etc " expliquent en partie cette situation.
Bien que la moitié d’entre eux doivent faire face à des conditions de travail proches de l’esclavage, beaucoup parmi eux se sont lancés dans la prostitution. Certains sont devenus des briquetiers, petits mécaniciens, cireurs, laveurs de voitures, petites bonnes, casseurs de pierres.
Les travaux qu’ils exercent les exposent à de multiples dangers, maladies etc. L’élue de Kabeya Kamwanga affirme que les enfants travailleurs sont généralement des enfants qui ont abandonné l’école, et souvent pour nourrir leurs familles ou par ce que le système les a rejetés. Ils sont exclus sans qu’ils puissent acquérir l’ensemble des compétences enseignées au cours du cycle primaire. Si le travail en soi est une nécessité et une forme d’épanouissement de l’être humain, déclare-t-elle, celui des enfants est une atteinte non seulement à leurs droits les plus élémentaires, mais également à la dignité humaine.
D’abord les enfants travailleurs de 7 à 14 ans, qui ont tous l’âge d’aller à l’école pour apprendre et préparer leur future vie de citoyen actif, ont tous abandonné l’école. Cette situation, précise Eugénie Tshika Wa Mulumba, est condamnée par la déclaration universelle des droits de l’homme en son article 26 qui affirme que toutes personnes a droit à l’éducation.
La convention des droits de l’enfant en son article 28 confirme ce droit à l’éducation et insiste sur son caractère obligatoire tout comme le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Les enfants travailleurs, analyse Eugénie Tshika, ne jouissent d’aucune protection contre l’exploitation économique et sociale. Les besoins élémentaires des enfants travailleurs ne sont pas satisfaits : amour, affectivité, sécurité. Ils ne peuvent donc exprimer leurs sentiments ni développer leur esprit créatif.
Ils vivent des situations qui les déshumanisent, ce que condamnent des textes comme la convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage.
La protection de l’enfance est une question qui concerne l’ensemble des citoyens et des institutions.
L’élue de Kabeya lance un vibrant appel aux parents à veiller à la protection des droits des enfants contre toutes formes de discrimination, garantir une vie meilleure et équilibrée.
"Les parents sont les premiers protecteurs de leurs enfants ", a-t-elle souligné. Laeticia KIALA