La République française, par le truchement de son Ambassade à Kinshasa, a apporté, pour la deuxième fois consécutive, un soutien financier de 300 000 euros au Programme « Achat pour le Progrès (P4P) ».
Géré par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et à l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), ce fonds est un coup de pouce aux petits producteurs dans les territoires de Bikoro et Ingende (Equateur) en vue d’augmenter leur production, la qualité de leurs semences et les excédents commercialisables d’au moins 50%.
La France, qui soutient le programme P4P depuis 2012 dans les territoires de Bikoro et d’Ingende (Equateur), a annoncé jeudi 16 avril 2015 à la presse à Kinshasa une nouvelle contribution de 300.000 euros au PAM et à la FAO.
Ce fonds est destiné à poursuivre ce programme dans les deux territoires. Créé en soutien aux politiques agricoles nationales et provinciales, le programme « Achat pour le Progrès » a été mis en œuvre dans les territoires de Kabalo (Katanga), Bikoro et Ingende.
Pour mener à bon port ce programme, le PAM et la FAO travaillent en étroite collaboration, non seulement, avec le ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage, mais aussi, en partenariat avec des ONG locales et internationales. Ce, dans l’objectif de partager des connaissances pour « sauvegarder les moyens d’existence et aider les victimes à se rétablir et à se reconstruire leur vie », a précisé Bellmans, Représentant adjoint de la FAO en RDC.
La poursuite du P4P intervient après une requête formulée par le Gouvernement congolais en faveur de l’extension du Programme au-delà de sa phase pilote (2010-2014) durant laquelle la France avait contribué à hauteur de 1,2 million d’euros.
Cette phase pilote, qui a également bénéficié des contributions de la Belgique, a permis d’appuyer avec succès plus de 16.000 ménages regroupés en 635 organisations paysannes qui ont produit plus de 22.000 tonnes de vivres (maïs, riz et niébé de consommation) et 1.020 tonnes de semences de qualité (maïs, riz, arachide et niébé).
Améliorer l’état nutritionnel des populations
Pour améliorer les capacités de vente et la qualité des produits, trois marchés ont été construits et 96 unités de transformation installées (44 moulins à maïs/manioc, 27 décortiqueuses à riz et 25 égreneuses pour maïs). Elles contribuent ainsi au renforcement de la sécurité alimentaire et à la cohésion sociale dans les zones de mise en œuvre à Kabalo (Katanga), Bikoro et Ingende dans la province de l’Equateur.
Le Représentant adjoint de la FAO en RDC, Bellmans qui a remercié la France pour son soutien, indique que son Institution a reçu mandat d’ « améliorer l’état nutritionnel des populations, d’intensifier la productivité agricole, d’assurer de meilleures conditions de vie aux populations rurales, et de contribuer à la croissance de l’économie mondiale ».
Dans le cadre du programme P4P, on note la réhabilitation des tronçons de desserte agricole et formation des Comités locaux d’entretien des routes de dessertes agricoles (CLER).
Par exemple, 5,4 km de points chauds sur piste de dessertes agricoles ont été réhabilités, deux gués empierrés et une batterie de 2 dalots construits dans le territoire d’Ingende (axe Ingende-Bokuku-Makako). 2 980 outils (râteaux, pelles, pioches et brouettes) remis ont été aux CLER pour l’entretien des routes de dessertes agricole.
« Plus de 6,5 millions de Congolais en situation de crise alimentaire »
Plus aucun doute, la faim reste un problème d’envergure en RDC. Selon, les analyses du 12ème cycle du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire menées en décembre 2014 sur l’ensemble de la partie rurale du territoire national, « plus de 6,5 millions de Congolais sont en situation de crise alimentaire » a souligné jeudi, Pablo Recalde, Représentant du PAM en RDC.
« Qui plus est, près de la moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition et près du quart de tous les enfants du même âge ont un poids inférieur à la moyenne », a-t-il ajouté,
Selon Recalde, on compte aujourd’hui « plus de 2,7 millions de personnes déplacées dans les provinces de l’Est touchées par les conflits armés ».
« De plus, environ 1,8 million de personnes auparavant déplacées sont récemment retournées chez elles où les maisons, écoles et outils de travail ou de productions ont souvent été pillés ou détruits. Les pays voisins ne sont pas non plus épargnés par les conflits et presque 150. 000 personnes sont réfugiées en RDC », a-t-il précisé.
En outre, le PAM entend acheter la majeure partie des vivres du P4P pour ses activités humanitaires en RDC. Par rapport aux réussites du projet en Equateur et au Katanga, le Représentant du PAM a annoncé qu’il va être « déployé à plus grande échelle dans le pays pour la période allant de 2015 à 2017 ».
« Nous sommes donc extrêmement reconnaissants envers la France pour sa décision de contribuer avec 300 000 euros au P4P. Cela va nous permettre de venir en aide à 1000 ménages de petits producteurs dans les territoires de Bikoro et Ingende », s’est réjoui Pablo Recalde.
Par ailleurs, ce soutien financier de la France s’inscrit dans le cadre de la relance de la production agricole en République démocratique du Congo. Les autorités locales assureront la pérennité de ces acquis en poursuivant ou en intégrant l’initiative dans leurs propres programmes et stratégies de développement agricole.