La Chambre haute écartelée entre l’Assemblée nationale et plus généralement la Majorité qui attend le texte sur la répartition des sièges et l’Opposition qui appelle au boycott.
Nouvelle session extraordinaire au Sénat ce lundi 10 août sur fond de tiraillements susceptibles de prendre en otage la chambre haute du Parlement congolais. Car, pour la seconde fois, entre les sessions de mars et de septembre, les sénateurs sont invités à prendre part à la session extraordinaire sur le vote de la loi sur la répartition des sièges qui venait d’être examinée au cours de la dernière session extraordinaire. En raison du défaut de quorum ou du vote négatif, c’est selon, le Sénat doit encore se réunir, une deuxième session extraordinaire doit s’ouvrir ce lundi 10 août 2015, là où l’Assemblée nationale a déjà voté la même loi lors de la dernière session extraordinaire, toujours au Palais du peuple. Voilà qui oppose la Majorité présidentielle à l’Opposition au sujet de la nouvelle session extraordinaire convoquée sur la même matière rejetée à la chambre haute du Parlement congolais.
Défi pour défi ce lundi 10 août au Sénat convoqué pour une seconde session extraordinaire. D’une part, la Majorité présidentielle qui tient mordicus à ce que la chambre haute se rattrape après avoir rejeté la loi sur la répartition des sièges. De l’autre, l’Opposition politique qui se réjouit du rejet intervenu à la chambre haute au cours de la première session extraordinaire et qui s’oppose, elle, à une deuxième session extraordinaire du reste jugée "illégale ". C’est de la sorte que la tenue même de la seconde session extraordinaire constitue un enjeu politique important à l’heure actuelle entre les deux grandes familles politiques congolaises. La tenue effective de la session ciblée constituerait une grande victoire pour la Majorité présidentielle et aussi une défaite de taille pour l’Opposition.
LE GRAND ENJEU DE LA SECONDE SESSION EXTRAORDINAIRE
Mais, pourquoi y a-t-il autant de tiraillements autour de la deuxième session extraordinaire du Sénat convoquée pour le lundi 10 août ? En fait, parce que la loi sur la répartition des sièges constitue un levier important pour les élections locales, municipales et urbaines qui doivent être couplées avec les provinciales.
Sans cette loi, il y aura un bouleversement du calendrier électoral de la Commission électorale nationale indépendante. Or, l’Opposition ne voit pas de bon œil la tenue des élections locales parce que craignant que ces scrutins entretiennent le glissement du calendrier. De son côté, la Majorité ne jure que par la tenue des élections ratées à deux reprises, en 2006 et en 2011. Pour la famille politique du chef de l’Etatil est esssentiel de régler la question d’illégitimité qui frappe les dirigeants municipaux, les députés provinciaux et, par richocet, les Sénateurs.
Car, logiquement, le processus électoral exige que l’on commence par des élections locales pour y aller crescendo. La même opposition exigeait en 2006 que l’on commençat par renouveller les mandats à la base pour aller progressivement vers le sommet. Plus donc qu’une simple disposition dans le processus, l’enjeu à l’heure actuelle est éminemment politique. Voilà qui pousse les opposants à s’accrocher au fait que la Constitution ne prévoit pas deux sessions extraordinaires à la fin d’une session extraordinaire. Pour leur part, les partisans du Raïs répliquent que la même Constitution ne l’interdit pas. Face donc à cette situation, chaque juriste, selon qu’il appartient à la Majorité présidentielle ou à l’Opposition y va avec ses arguments pour tenter d’obtenir gain de cause. La date de la convocation de la session extraordinaire est déjà connue de tous : lundi 10 août 2015. Comment vont se comporter les deux familles politiques ?
ENJEU POUR LA MAJORITE ET DEFI POUR L’OPPOSITION
Pour n’avoir pas obtenu ce qu’elle visait à la dernière session extraordinaire au Sénat, la Majorité mettra les bouchées doubles pour que, non seulement la session prévue le 10 août prochain se tienne effectivement, mais aussi et surtout pour que la loi sur la répartition des sièges soit bel et bien votée cette fois-ci. Un enjeu très important pour la Majorité présidentielle afin que les élections locales se tiennent réellement. Car, face au défi lancé par l’Opposition, la famille politique du chef de l’Etat entend mettre sa majorité des voix à la chambre haute pour se tirer d’affaire après la première défaite récoltée lors de la dernière session extraordinaire. Pour cette tendance politique, cette fois doit impérativement être la bonne. Sinon, l’échec serait cinglant pour la suite des évènements.
L’Opposition, quant à elle, mise sur l’échec même de la session extraordinaire du 10 août afin de prendre une sérieuse avance sur la Majorité et ainsi s’assurer que sa vision sur les élections, surtout celles de 2016 se déroule sans anicroches. Or, les sénateurs eux-mêmes ne sont pas si pressés de dégager le plancher après avoir connu un glissement de cinq ans dans leur mandat. S’il faut encore bénéficier de quelques mois de plus, ils ne s’y opposeront pas du tout.
Mais, les sénateurs, il y en a une bonne partie à la Majorité présidentielle et le nombre de leurs voix pour le vote est supérieur à celui des opposants. Maintenant que la Majorité présidentielle bat le rappel des troupes, il faudra s’attendre à ce que la lutte se résume en un combat entre la Majorité présidentielle et l’Opposition. M. M.