Diverses ONG contestent la loi sur le sida, particulièrement les dispositions sur la criminalisation de la transmission intentionnelle de la maladie et la mise en place des tests obligatoires.
Les députés l’ont adoptée le 13 mai dernier. Mais pour qu'elle entre en vigueur, le chef de l’Etat Yoweri Museveni doit la promulguer. Le président de la Commission gouvernementale ougandaise pour le sida, Vinaud Nantulya, a conseillé à Yoweri Musveni de ne pas signer cette loi, qu’il juge « absurde ».
Officiellement, le but de la loi sur le sida, c'est d’enrayer la propagation de la maladie. Souvent cité en exemple, l'Ouganda a élaboré un programme de lutte efficace contre le VIH, en encourageant l'utilisation du préservatif notamment. Mais après quelques années d'accalmie, depuis 2011, l’épidémie connaît un regain. Pour Vinaud Nantulya, le président de la Commission sida, « la loi pourrait remettre en cause les efforts du pays pour contenir la maladie. » Selon lui, elle risque de dissuader les gens d'aller passer des tests volontairement.
Si le texte est promulgué, les porteurs du virus risqueront jusqu'à dix ans de prison et presque 1 400 euros d'amendes en cas de transmission intentionnelle du sida. Les femmes enceintes, leurs partenaires, les victimes de violences sexuelles ou encore les personnes arrêtées pour prostitution ou infractions à caractère sexuel devront tous subir obligatoirement des tests de dépistage.
L'ONG Human Right Watch (HRW) estime que ces dispositions sont contraires aux traités internationaux des droits de l'homme signés par l'Ouganda.
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