La discorde et la méfiance semble se prolonger entre les partis politiques installés à Kinshasa et le recrutement de leurs représentants à la base dans l’arrière- pays, principalement au sujet des candidats qui doivent prendre part aux élections locales qui pointent à l’horizon.
En effet, selon plusieurs envoyés spéciaux qui ont été dépêchés en provinces et dans les territoires pour tenter d’intéresser les gens à porter leurs couleurs au niveau local, ces compatriotes sont en majorité dubitatifs et redoutent de passer pour des faire-valoir au profit des candidats parachutés à partir des états-majors de Kinshasa qui seraient mieux lotis. Des candidats qui au goût de gens de l’arrière- pays auront l’avantage d’avoir toute la machine du parti derrière eux alors que sur le terrain, les candidats de Kinshasa sont totalement déracinés, ne maitrisant pas les réalités locales.
Cette grille de lecture, craint-on au niveau local, risque de ne pas cadrer avec les véritables attentes de la population qui vit au quotidien dans le sous-développement et dans la misère la plus noire.
Pour cause, le candidat qui va débarquer de Kinshasa pour solliciter les suffrages ne vivra sur place que le temps d’une élection. Une fois le scrutin passée et le mandat en poche, cet élu siégera certes au sein de l’institution dans laquelle il sera élu; mais éprouvera, cependant, tout le mal du monde à venir rendre compte à sa base et passera le clair de ses vacances parlementaires à Kinshasa, son lieu de résidence.
Outre le fait d’être éloignés des sièges de partis politiques où les décisions importantes se prennent, ces compatriotes n’ont pas les moyens de jouer d’égal à égal au niveau financier avec les parachutés de Kinshasa. La caution fixée par la Commission électorale nationale souveraine semble ne pas être hors de portée de ces compatriotes.
Cela d’autant plus que lors de dernières élections législatives nationales, très peu de partis avaient financé les campagnes de leurs adhérents. Conséquence : tous ceux qui avaient attendu le concours du parti, ce sont fait nourrir de vaines promesses d’engager d’abord leurs propres frais de campagne, quitte à se faire rembourser une fois élu. Cette douloureuse mésaventure doublée de promesses non tenues a coûté de l’argent et a créé beaucoup de réticences auprès de potentiels candidats. Dépenser ses maigres ressources et ne pas être sûr d’être élu, c’est cette hantise-là qui empêche tous ceux qui voudraient bien se lancer sous l’étiquette d’un parti politique ou en candidat indépendant aux prochaines joutes électorales. Il faut ajouter à ce cocktail la perception que les gens au n’veau local ont vis-à-vis de tous ceux qui débarquent de la capitale.
C’est l’ensemble de tous ces éléments qui freinent les gens se licités localement à s’engager pour participer aux prochaines élections locales.
Par VAN