Joseph Olenghankoy appelle la communauté internationale à rapatrier à Kinshasa les comptes des dirigeants actuels pour financer l’organisation de différents scrutins
Joseph Olenghankoy, président national des Forces Novatrices pour l’Union et la Solidarité (FONUS), demande à la communauté internationale de bloquer les comptes des dirigeants congolais logés dans des banques en Occident pour financer l’organisation des élections.
Ce, pour résoudre les problèmes auxquels est confrontée la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Selon le leader des FONUS, le pouvoir en place a manifesté tous les signes de refus de tenir les élections en République démocratique du Congo, en vue d’une alternance en 2016. Joseph Olenghankoy a fait ses déclarations au cours d’une conférence de presse tenue hier mardi 3 novembre 2015 au siège de son parti situé sur l’avenue de l’Enseignement, commune de Kasa-Vubu, à Kinshasa.
Il estime qu’il n’est pas normal que la Ceni manque de financement pour le rendez-vous de l’alternance au sommet de l’Etat, alors que le gouvernement s’est doté d’un bâtiment qui a coûté 45 millions de dollars US et de deux avions ayant coûté 25 millions de dollars US chacun, sans que ces fonds aient été préalablement budgétisés. D’où le grand étonnement du leader des FONUS lorsque le Gouvernement affirme » qu’il n’y a pas d’argent pour organiser les élections ! « .
Pourtant, a-t-il poursuivi, il n’y avait pas de problème lié au financement électoral en 2006. En 2011, on a modifié la loi en réduisant le nombre de tours, en passant de deux à un. Mais pour passer le flambeau, le blocage est délibérément entretenu.
En plus, de 2012 à 2015, le gouvernement a toujours réservé l’enveloppe destinée à l’organisation des élections. » Où est passé cet argent ? « . De même, les provinciales ne se tiennent toujours pas, alors que les candidats ont payé leurs cautions en bonne et due forme.
Un complot contre tout le système électoral
Selon Joseph Olenghankoy, toutes les batteries sont mises en marche pour faire écrouler le système électoral congolais. Si le départ de l’abbé Malumalu de la Ceni a été justifié par son état de santé, » qu’en est-il de celui de son vice-président ? » s’est-il interrogé, avant d’annoncer que d’ici quelques jours, c’est tout le bureau qui rendra le tablier, suivant le mot d’ordre de la mouvance présidentielle. Ce, pour faire passer le temps et contourner les élections.
Face à ces manœuvres, le président national des Fonus soutient que la Ceni n’est pas une structure indépendante, comme le dit son nom. Elle dépend du pouvoir en place qui lui donne des injonctions.
Les commissaires spéciaux sont illégitimes
Opposant qu’on ne présente plus, Olenghankoy constate que le terme » commissaire spécial » ne figure nulle part dans la Constitution. Donc, pour lui, » ces gens sont illégitimes. Aussi appelle-t-il le peuple à rejeter ces nominations.
Fosse commune de Maluku : la vérité finira par éclater
Olenghankoy se dit confiant aussi que, tôt ou tard, la vérité sur la fosse commune de Maluku finira par éclater au grand jour, et que les auteurs de ces atrocités seront sévèrement punis conformément à la loi. » Nous nous battrons jusqu’à ce qu’il y ait des enquêtes internationales « , a-t-il promis.
La RDC n’est pas le Congo-Brazza
» Croyez-moi, il n’y aura pas de référendum en République démocratique du Congo « , a rassuré » l’enfant terrible de l’Opposition « , soulignant que la RDC n’est pas le Congo-Brazza où la population n’a pas su barrer la route au référendum.
» Nous allons montrer la différence entre ici et Brazzaville « , a-t-il renchéri.Selon lui, tous les dictateurs africains qui tiennent à s’éterniser au pouvoir passent par un schéma bien connu : dialogue-référendum-changement de Constitution. » On n’entrera jamais dans ce schéma « , prévient le leader des FONUS.
Le contrat de Sun City
Pour l’orateur, après avoir vu 6 millions de leurs compatriotes mourir à l’Est de la RDC, les Congolais s’étaient réunis en Afrique du Sud pour arrêter l’hémorragie.
C’est ainsi qu’il a été convenu que le mandat électoral d’un chef de l’Etat en RD Congo soit de cinq ans, renouvelable une seule fois.
Et les rebelles avaient ainsi abandonné leurs armes pour gérer le pays, ensemble, à travers la formule 1+4. Olenghankoy craint que la guerre de rébellion ne refasse surface si les élections attendues en 2016 ne se tenaient pas.
Par Lefils Matady