On en sait, désormais, un peu plus sur les résultats des élections des Gouverneurs de nouvelles provinces. Les candidats présentés et soutenus par la Majorité Présidentielle (MP) ont pris le dessus. Ils n’ont pratiquement rien laissé à leurs adversaires. Si, officiellement, l’Opposition politique, dans sa diversité, était non partante, des observateurs de la MP ont cru dénicher des candidats indépendants soutenus en sous-main par le G7. Allusion faite directement à un certain Christian Mwando, ancien ministre provincial des Finances de l’ex- Katanga.
Il concourait pour la nouvelle province du Tanganyika. Il a mordu de la poussière, le samedi 26 mars dernier. Le candidat Gouverneur désigné par la MP l’a copieusement battu. Il devrait être encore en train de se demander pour quelle raison il est allé se fourvoyer dans une aventure sans lendemain. Ses adversaires politiques de la MP ironisent qu’il se serait enivré par la puissance de l’argent. L’argent n’aurait pas suffi, ne cesse-t-on de répéter ; comme pour se moquer de lui. Il semble que Christian Mwando avait beaucoup misé sur des promesses de tout genre. A la Majorité Présidentielle, où l’on savoure une victoire écrasante, presque sans partage, les dissidents du G7 sont accusés de tous les pêchés d’Israël. «Dans toutes les provinces, particulièrement, dans celles du Katanga, l’argent sale aurait circulé au grand jour entre les mains des candidats gouverneurs et de grands électeurs. Les trois jours de la campagne électorale, accordés par la CENI, ont été plutôt trois jours de marché de la corruption et moins de débat sur les programmes des candidats», déclare un analyste politique proche de la MP. Quelqu’un d’autre ajoute que ‘‘par ces actes odieux d’achat de conscience mis en œuvre aux yeux de tous, le G7 entreprend d’installer dans le microcosme politique des changements malveillants qu’il deviendra difficile de remettre en cause’’. A y regarder de près, on est en droit de se demander ce que représenteraient réellement les Gouverneurs de provinces, s’ils étaient élus sur fond des billets de banque ou si l’achat de conscience de grands électeurs avait marché. Pour un politicien de la MP, des Gouverneurs ayant acheté leurs postes de responsabilité auraient eu à passer beaucoup de temps, sinon l’essentiel de leur mandat, à rentabiliser leur investissement.
Bataille perdue
La publication des résultats des élections des Gouverneurs de nouvelles provinces a donné lieu à des scènes de joie dans différents sièges des formations politiques de la Majorité Présidentielle. Ils sont nombreux à considérer ces élections des Gouverneurs comme une première victoire nette sur les rivaux du G7. On dit de ces derniers qu’ils n’ont pas d’idéologie, ni de programme de développement du pays. De manière incisive, l’attaque précise : «Dans sa tentative de prise de pouvoir, depuis plus d’une année, le G7 s’est résolu à ignorer la volonté du peuple. Tout a été mis en œuvre pour empêcher les Congolais d’exprimer leur volonté quant à l’avenir. La proposition d’un référendum pouvant décider du sort des institutions futures, le projet d’un dialogue national destiné de la main sous ce fallacieux prétexte qu’un seul article de la Constitution, le fameux 220, devait à jamais sceller le sort du peuple congolais ». On dégaine encore que l’élection des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs était présentée comme la première étape de la prise du pouvoir par le G7».
Un mois de mars révélateur
Pour certains opérateurs politiques de la MP, le mois de mars 2016 a montré que le G7 est un groupe déterminé à changer le paradigme de la conviction politique en RDC. Les Députés provinciaux qui constituent, ici, de grands électeurs ne sont pas épargnés : «Excités par le miroir aux alouettes, des promesses, tantôt des voitures de luxe, tantôt des maisons ou autres terrains, des Députés provinciaux ont parcouru les hôtels des capitales provinciales à la recherche des candidats Gouverneurs et Vice- Gouverneurs susceptibles de leur faire payer le prix le plus élevé ». Ainsi, les Députés provinciaux ne se rendent pas compte que le droit de voter fait partie des droits extrapatrimoniaux qu’on n’évalue pas en argent. Conclusion, la RDC a besoin d’un leadership exemplaire et développementaliste. Les antivaleurs ne peuvent pas venir se projeter sur les futurs enjeux des scrutins au niveau national.
La Pros.