Le front anti- Dialogue ne semble pas avoir pris toute la mesure de la désignation d’Edem Kodjo comme facilitateur dans la crise congolaise. Celui-ci n’est pas venu au Congo-Kinshasa pour une promenade de santé ou touristique comme ont voulu le faire croire les partisans du non catégorique au Dialogue.
Pour dire vrai et sous caution de la communauté internationale, l’ex homme d’Etat togolais est venu identifier tous les obstacles au Dialogue. Non pas les obstacles psychologiques, mais ceux réels, donc techniques, structurels et organisationnels.
Il est une vérité de dire que la feuille de route d’Edem Kodjo prévoyait de stigmatiser les forces obstinées à compliquer les choses pour le simple plaisir de l’exercice.
De ce point de vue, cela a été une erreur fatale pour la Dynamique de l’Opposition, le G7 et le Front citoyen 2016 de n’avoir pas accepté de rencontrer l’émissaire de l’Union Africaine.
Ce boycott, est apparu aux yeux des instances internationales chargées de suivre le dossier congolais comme de la complication. Une note négative a donc été attribuée à toutes ces forces.
Grave erreur
Faisant pratiquement une pré- restitution de sa mission sur un média international, Edem Kodjo a catalogué tous les acteurs du front anti-Dialogue. Il a dit qu’il était justement venu à Kinshasa pour que ceux qui sont opposés au Dialogue lui disent pourquoi, mais personne en dehors du Mlc n’est venu le voir.
La déclaration de Kodjo est révélatrice de la stratégie de la communauté internationale. Cette dernière refuse d’apparaitre comme le dindon de la farce dans la crise congolaise. Elle a ainsi décidé de catégoriser les différents acteurs de cette crise avant de passer à l’étape décisive.
Le prochain retour de Kodjo risque ainsi d’être une sorte de mise au pas. La convocation du Dialogue pourra être envisagée, mais sans les forces hostiles à ce dernier.
L’Union Africaine et l’Onu vont donc se concentrer à lever tous les obstacles techniques, structurels et organisationnels en vue de baliser la voie du Dialogue. Cette option poussera le front anti-Dialogue à se positionner clairement en faveur ou contre l’élan de la communauté internationale.
En résumé, la communauté internationale va travailler sur la base des observations de ceux qui ont accepté de rencontrer Kodjo. Le camp du refus n’aura qu’à s’en prendre à lui-même.
C’est du reste pourquoi, parlant du Dialogue et de la nécessité d’y prendre part, François Xavier, Ministre d’Etat belge a dit que ceux qui s’opposent à la tenue de ce forum « commettent une grave erreur ».
Par LP