8 avril 2013 - 8 avril 2015, cela fait exactement deux ans, jour pour jour, depuis que l‘opposant Eugène Diomi Ndongala a été injustement arrêté et détenu à la Prison centrale de Makala, ex Cprk. A cette occasion, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), à travers son président Me Georges Kapiamba, a tenu un point de presse hier mercredi 8 avril à son siège situé à Kinshasa, dans la commune de la Gombe.
Georges Kapiamba a préalablement décrit les circonstances ayant entouré l’arrestation du président national de la Démocratie chrétienne (DC), émaillées d’une brutalité sans pareille, dans une de ses résidences, par une dizaine de policiers armés jusqu’aux dents. Au terme d’un procès scélérat, non équitable, décrié par ses avocats, entaché de nombreuses irrégularités, l’élu de Kinshasa a été jeté à la Prison centrale de Makala, malade, sans aucune assistance médicale, son état de santé se dégradant du jour au lendemain.
Condamné à 10 ans de prison, l’Acaj soutient que ce leader de ‘Opposition se trouve dans une situation de prisonnier politique, car il réclamait la vérité des urnes à la suite de la présidentielle de 2011, au point de créer la plateforme dénommée Majorité présidentielle populaire (MPP), en soutien à Etienne Tshisekedi. Depuis, “il fait l’objet d’un harcèlement politico-juridique », estime Me Georges Kapiamba. L’Union
interparlementaire qui suit ce cas depuis 2012, s’est déjà exprimée à plusieurs reprises dans ses résolutions concernant les droits des parlementaires de la RDC, pour indiquer que les poursuites contre le député Eugène Diomi Ndongala sont « éminemment politiques ».
Cette position a été déjà exprimée par Amnesty International et Human Right Watch dans leurs rapports sur la répression politique de l‘Opposition en RDC. Les organisations des droits de l’homme nationales dont l’Acaj l’ont aussi fait à plusieurs reprises. Toute l’Opposition politique a réclamé dans multiples déclarations publiques la libération du “prisonnier politique Eugène Diomi Ndongala “. Le 14 février 2015, l’Acaj a envoyé une lettre au premier ministre, demandant sa libération ainsi que celle de tous les prisonniers politiques.
Pourquoi l’extraire de la prison centrale de Makala ?
Le mardi 7 avril courant, se basant sur un document, des agents sont venus prendre Diomi à partir de sa cellule pour l’emmener ailleurs. Alertés, les avocats de ce dernier sont intervenus de manière énergique pour empêcher cette opération sans raison officielle. D’ailleurs, Me Patrick Mutombo, un de ses conseils, a été détenu pendant une heure, au motif qu’il aurait empêché ce déplacement, et accordé une interview à la RFI dans l’enceinte même de la prison. Pour l’Acaj, c’était une tentative d’extraction de ce prisonnier politique, alors qu’il est sérieusement malade, pour l’éloigner de sa famille.
Protestant contre ce traitement dégradant à l’endroit de cet avocat, l’Acaj demande au “gouvernement de veiller à ce que les avocats s’entretiennent librement avec toute personne en détention et les assistent sans entraves “. Cette Ong des droits de l’homme annonce qu’une enquête indépendante sera menée afin d’identifier tous les agents de sécurité qui ont brutalisé, malmené, arrêté, détenu et menacé Me Patrick Mutombi, alors qu’il assistait légalement son client.
Par STONE