Pendant plusieurs mois, plus d’une année en tout cas, et même jusqu’à a dernière semaine, l’Opposition réclamait sans délai la tenue du dialogue politique suivant l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Déterminés à faire triompher leur cause, les opposants radicaux ont organisé plusieurs sit-in devant la Monusco et l’ambassade des USA.
Du côté de la Majorité, les pressants appels de l’Opposition ne semblaient émouvoir personne. La famille politique kabiliste estimait avoir acquitté le dossier du dialogue avec les concertations nationales. Les opposants donnaient ainsi l’impression de prêcher dans le désert. Mais en même temps qu’ils luttaient pour un dialogue politique inclusif, les opposants maintenaient la pression sur la MP concernant le respect des délais constitutionnels, notamment la présidentielle de 2016.
Les lignes bougent
Plus que jamais alerte, le Palmarès s’est battu à relever le caractère contradictoire de la double démarche de l’Opposition. En effet, l’on ne pouvait logiquement et à la fois réclamer le respect de la balise constitutionnelle de 2016. C’était l’un ou l’autre et jamais les deux.
Mais sous le coup de boutoir des opposants, la Majorité commence à manifester des dispositions pour un dialogue. Pas nécessairement dans l’entendement de sa rivale, mais dans l’esprit d’un échange enrichissant. Certains opposants comme Kamerhe de l’UNC ont même eu le courage de saluer cette évolution dans la ligne défendue par la MP.
Bien plus, certains stratèges de la Majorité se sont soudain mis à assurer la promotion de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, notamment en ce qui concerne l’obligation de réformes institutionnelles consignées dans cet Accord.
Sous le coup de guele d’un jeune truc de la Majorité, député national de son état, plusieurs manchettes de journaux ont traité de cette question la semaine dernière. La battue médiatique a pratiquement couvert toute la moitié de la semaine.
Ethique
Chose pour le moins curieuse, c’est en ce moment où au niveau de la MP les positions se mettent à bouger, qu’une partie non négligeable de l’Opposition radicale fait volte-face. Au lendemain de la clôture du XVème Sommet de la Francophonie, l’UNC Vital Kamerhe, le même, vient de lancer une opération de boycott du dialogue politique. Il s’évertue désormais à convaincre ses pairs à lui emboîter le pas.
Comment expliquer cette soudaine volte-face de l’Opposition ? L’auteur du boycott explique qu’au regard du délai qu’il reste encore à l’actuelle mandature, un dialogue politique est sans objet. Que seul compte le strict respect du délai butoir de 2016.
Mais il y a à peine 2 semaines, les opposants ont décidé de créer plusieurs incidents autour du dialogue politique en organisant systématiquement des sit-in en plein centre ville. Alors que la glace promet de fondre et en donne des signes évidents, le dialogue devient sans objet. Il se pose alors une question d’éthique politique: les opposants faisaient trop de bruit autour du dialogue parce qu’ils étaient sûr que le pouvoir ne céderait pas ou parce qu’ils étaient convaincu du bien-fondé de celui-ci. A eux de nous éclairer par leur attitude sur la question.
LP