Après avoir observé les consultations initiées par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila en vue du dialogue politique, les organisations congolaises de la société civile de défense et de promotion des droits de l’Homme ont rompu avec le silence en se prononçant sur le processus de dialogue.
En effet, plusieurs années après la tenue de la Conférence Nationale Souveraine (1992), le Dialogue inter congolais de Sun City (2003) et les Concertations nationales (2013), les organisations de la société civile des droits de l’homme signataires de ce communiqué conjoint sont préoccupées par l’agitation au sein de l’opinion autour des consultations présidentielles sélectives en vue d’un dialogue national.
Ces organisations s’interrogent sur l’intérêt et la volonté politique réelle du gouvernement et de la classe politique congolaise à organiser les nouvelles discussions nationales franches et sincères sans violer la constitution de la RDC.
Elles ont exprimé leurs vives craintes et inquiétudes qu’un dialogue national à la veille des échéances électorales voulues, cette fois-ci, libres et transparentes ne débouche sur une transition susceptible d’éloigner toute perspective d’alternance démocratique en RDC.
Préalables
Tout en réaffirmant leur attachement au dialogue permanent en démocratie, les ONGDH signataires de ce communiqué conjoint estiment qu’un dialogue réellement sincère ne peut nullement se tenir dans un environnement politique trop chargé.
Aussi, invitent-elles le Président de la République, Joseph Kabila, à décrisper au préalable ledit environnement sociopolitique en envoyant des signaux forts à ce sujet dont, entre autres, en faisant une communication à la nation réitérant sa ferme volonté de respecter les délais constitutionnels d’organisation des élections présidentielles et législatives avant décembre 2016.
Elles exhortent Joseph Kabila à circonscrire l’organisation du dialogue national dans le cadre des engagements pris par la RDC à travers l’Accord Cadre signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Les signataires de ce document exigent la libération de tous les militants de la démocratie et des droits l’homme et des prisonniers politiques d’opinion.
En attendant le dépôt de son aide-mémoire au Président de la République à ce sujet, les ONGDH condamnent le comportement de certains acteurs politiques véreux et partisans du statu quo, infiltrés dans la société civile, qui s’arrogent le pouvoir de porte parole de celle-ci et sèment la confusion par leurs prises de position.
Les ONGDH signataires de ce communiqué conjoint sont, entre autres, l’Association Africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), la Voix de Sans Voix pour les droits de l’homme (VSV), le Réseau Genre et Droits de la Femme (GEDROFE), le Forum pour les Droits des Jeunes et Enfants au Congo (FODJEC), la Ligue des Electeurs (LE), Toges Noires (TN), Forum pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance (FDBG), Justice en Danger International (JDI), la Voix de l’Opprimé pour les Droits de l’Homme (VODH), le Centre des Droits de l’Homme et du droit humanitaire (CDH), l’Observatoire Congolais des Droits Humains (OCDH), le Réseau d’Organisations des Droits Humains et d’Éducation Civique d’Inspiration Chrétienne (RODHECIC), Solidarité pour le développement et la gouvernance locale(SDMGL).
Par Godé Kalonji Mukendi