Le Représentant du Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler, est prêt pour jouer les bons offices afin de faciliter la tenue du dialogue politique en RDC.
Mais il attend le consentement des deux parties pour se prononcer sur cette question. Kobler a remercié le chef de l’Etat pour avoir initié les consultations avec les confessions religieuses, la société civile, les partis politiques pour entendre les points de vue des uns et des autres sur la faisabilité de la tenue du dialogue.
Effectivement, les résolutions 2018 et 2211, ainsi que l’Accord Cadre d’Addis-Abeba, dans son paragraphe 15, préconisent le dialogue entre les parties congolaises, pour cimenter la cohésion nationale en vue de préparer d’une manière consensuelle les élections.
Jouer les bons offices
Le chef de la MONUSCO est tout à fait d’accord pour jouer les bons offices, comme l’exige l’Accord Cadre. Mais il veut que les parties présentent leur volonté en souscrivant sur les résolutions des Nations Unies. En avril dernier, la MONUSCO s’était dit disposée à apporter ses bons offices pour un dialogue, dans le cadre du processus électoral en RDC, avec la coopération de la Majorité présidentielle et de l’opposition.
Le directeur de l’Information publique de la Mission onusienne, Charles Antoine Bambara, l’avait affirmé lors de la conférence de presse hebdomadaire de l’ONU à Kinshasa.
Depuis la défaite du M23, très peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de l' » accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région » (également connu sous le nom d' » accord-cadre « ), signé par 11 pays africains en février 2013, sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU. Dans cet Accord Cadre, le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC est appelé de jouer le bon office, pour la tenue de ce dialogue.
En son article 19, la Résolution 2211 du Conseil de Sécurité » demande au gouvernement de la RDC et à ses partenaires nationaux de veiller à la transparence et à la crédibilité du processus électoral, étant donné qu’il incombe au premier chef de créer des conditions propices à la tenue des prochaines élections et notamment d’en faire une priorité, la présidentielle et les législatives étant prévues, conformément à la Constitution, pour novembre 2016, et exhorte le gouvernement et toutes les autres parties à créer les conditions pour que le processus électoral soit libre, juste, crédible, ouvert, transparent, pacifique et conforme à la Constitution de la RDC et au calendrier électoral, pour qu’il s’accompagne d’un débat politique libre et constructif, et pour que soient assurés la liberté d’opinion et d’expression , la liberté de réunion, un accès équitable aux médias, y compris aux médias d’Etat, et la sécurité et la liberté de circulation de tous les candidats, ainsi que des observateurs, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des acteurs de la société civile, notamment les femmes ».
Equation à x inconnue
Au vu de cette résolution 2211, la communauté internationale via le Conseil de sécurité, fait des élections présidentielle et législatives, une priorité et ne trouve aucun inconvénient que les élections locales, municipales et urbaines soient repoussées au-delà de 2016.
L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) demeure une équation à x inconnue pour Joseph Kabila, à l’occasion de la tenue de ce dialogue. Et le parti d’Etienne Tshisekedi est resté attaché aux résolutions 2018 et 2211, ainsi qu’à l’accord-cadre, en s’accordant à une facilitation de la MONUSCO pour la tenue du dialogue politique, pour décrisper la situation politique née des élections du 28 novembre 2011.
Par Godé Kalonji Mukendi