
Le G5, cartel regroupant en son sein, plusieurs ténors de la politique congolaise, à savoir Azarias Ruberwa, Z’Ahidi Ngoma, Stève Mbikayi, Mushi Bonane et Justin Bitakwira, qui depuis sa constitution, soutient becs et ongles, l’organisation et la tenue du dialogue national inclusif, a exprimé vendredi 22 janvier 2015, à Notre Dame de Fatima, sa satisfaction de voir que dans les rangs des pro-dialogues, il est rejoint par les Nations Unies, l’Union Africaine et l’église catholique, pour ne citer que ces organisations.
Au cours du point de presse tenu le week-end passé, ils ont salué la nomination d’Edem Kodjo comme facilitateur désigné par l’Union africaine, pour recueillir les différentes positions de la classe politique congolaise dans sa diversité, des acteurs de la société civile et des responsables de quelques institutions républicaines. Pour ce cartel, les Nations Unies ainsi que l’église catholique, réticentes au début, ont fini par les rejoindre dans le camp des pro-dialogue. C’est un motif de grande satisfaction pour tous ses ténors politiques.
«Me Azarias Ruberwa, qui a discuté avec Edem Kodjo, des contradictions qui divisent les acteurs politiques congolais, persiste et signe que rien ne peut remplacer le dialogue dans le contexte actuel, où le processus électoral congolais se trouve dans une situation de blocage. De son entretien, l’ancien vice-président de la République de la Transition 1 + 4 retient que tous les contours du dialogue ont été examinés, avant de lui donner les objectifs poursuivis par la dynamique de son groupe. Et de son interlocuteur, il garde de bonnes impressions sur ce fin diplomate africain qui est demeuré positif.
Le chef de l’Opposition citoyenne, Justin Bitakwira, a dit que son cartel se situe entre deux extrémismes, des pro et anti-dialogue qui depuis le début se battent. Chaque camp, a-t-il indiqué, croit que sa folie est plus grande que celle de l’autre. Devant ces antagonismes, l’Opposition pro-dialogue a exhorté la Majorité à ne pas tomber dans le piège de vouloir brûler la case. Tel est le message que le cartel a aussi livré à l’Opposition radicale, de façon que cette opposition ne puisse pas verser dans la violence. Pour lui, le dialogue est le juste milieu. Voilà pourquoi dans leur cartel, ils recommandent le dialogue pour baliser la voie aux élections transparentes, démocratiques, apaisées et crédibles.
L’élu d’Uvira reste convaincu que dans les conditions actuelles, il est utopique de croire qu’un candidat de l’opposition pourra gagner l’élection présidentielle. D’où, il invite tout le monde au dialogue. «Il faut dialoguer, a-t-il martelé, pour parvenir aux élections apaisées acceptables par tous».
Pour sa part, Stève Mbikayi de la Nouvelle classe politique et sociale, tout en rejetant toute idée de la tenue des scrutins dans le délai constitutionnel, se veut le défenseur de l’organisation d’une transition politique. «Ne nous leurrons pas, a fait savoir Stève Mbikayi. Si les élections sont organisées aujourd’hui, c’est la Majorité qui va rafler tous les postes». Il est demeuré prudent et sage en prévenant la Majorité et l’Opposition contre toute forme de radicalisation. «Ce serait préjudiciable pour notre jeune démocratie et pour notre peuple». Il s’est félicité du pas important amorcé par le MLC qui a accepté de rencontrer le facilitateur et d’échanger avec lui sur certains points liés au dialogue national. Cette prise de position devrait susciter des émules dans les rangs de l’Opposition radicale.
Avec Edem Kodjo, a relevé Mushi Bonane, le dialogue finira par se tenir rapidement. Et Justin Bitakwira s’attend à ce que le Président de la République puisse nommer rapidement les membres du comité préparatoire à ce dialogue, afin de faire avancer les choses, au lieu de les laisser s’enliser.
Eric Wemba