Lambert Mende recommande une approche nuancée aux uns et aux autres sur cette question, il leur demande d’attendre que Joseph Kabila termine les consultations pour savoir s’il y aura dialogue national ou non
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a déclaré le vendredi 3 juillet dernier qu’il est, à ce jour, prématuré d’affirmer que le dialogue, sollicité par Joseph Kabila, à travers le n°1 de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), aura lieu.
Ce membre du gouvernement s’est dit autorisé à recommander une approche nuancée aux uns et aux autres sur cette question.
En d’autres mots, » il faut attendre que le président de la République termine les consultations qu’il a entreprises pour savoir s’il y aura dialogue national ou non. Et c’est lui seul qui l’annoncera dans ses conclusions desdites consultations « .
C’est donc un véritable doute qui s’installe quant à la tenue ou non de ce dialogue, souhaité par plus d’un Congolais, bien que les uns suggèrent le modèle de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, les autres étant pour le format et le contenu tel que voulus par Joseph Kabila.Le ministre des Médias rappelle qu’il existe, du point de vue du droit international coutumier, une différence de nature entre une » mission de bons offices » consistant à encourager et promouvoir le dialogue, et une » médiation « .
» Le chargé de bons offices ne propose pas de solutions, mais prend part aux discussions qui ne concernent que les parties divergentes. Sa tâche s’achève au moment où les parties acceptent de se rencontrer à dessein de négocier « , a-t-il précisé.
Il estime que, 55 ans après l’indépendance, ce serait une honte pour les Congolais de recourir aux médiateurs étrangers pour se parler entre eux.
Toutefois, Lambert Mende reconnait qu’il est important de résoudre les divergences persistantes autour du cycle électoral déjà engagé, par une approche consensuelle, afin d’éviter la répétition des actes de violences avant, pendant et après les élections, comme en 2006 et 2011.
Cela veut dire que le dialogue s’impose !L’orateur a invité tout le monde à la patience, en attendant la position de Joseph Kabila, pour être fixé sur la tenue ou non du dialogue national inclusif.
» Le président Hollande n’a pas de bons points ou de mauvais points à donner aux présidents africains »
Répondant à une question de la presse, le porte-parole du gouvernement, en réaction aux propos du président français François Hollande à Cotonou, lors de sa tournée africaine la semaine dernière, a soutenu que » le président Hollande n’a pas de bons points ou de mauvais points à donner aux présidents africains « .
Et de poursuivre, » on n’a pas de leçons à recevoir, on ne démocratise pas les pays africains pour faire plaisir à M. Hollande, au gouvernement français ou à je ne sais quelle opinion publique en France.
Nous ne tolérons plus ce genre d’attitude paternaliste 55 ans après l’indépendance « . Mende faisait allusion au fait qu’Hollande avait élevé le Bénin aux rangs des pays africains qui respectent la démocratie, car le président béninois avait récemment annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, conformément à la Constitution.
C’est ainsi que François Hollande l’a considéré comme un exemple à suivre. Surtout qu’au Burundi, l’actuel président, Pierre Nkurunziza, ne veut pas lâcher son fauteuil, préférant modifier la Constitution de son pays en vue de se représenter pour une troisième fois à la magistrature suprême.
Quant aux appels de Washington obligeant Joseph Kabila de ne pas prendre part aux élections de 2016, conformément à la Constitution, Mende, s’est attardé sur le cas du président Franklin Delano Roosevelt, mort en 1945, quelques mois après avoir entamé son quatrième mandat.
» Même les Américains n’ont pas respecté ce principe de deux mandats. Ils ont violé eux-mêmes cette règle parce qu’ils avaient un bon président « , a-t-il déclaré.
Et de poursuivre, » ce qu’on retient, c’est ce que le chef de l’État fait pour son pays et non pas le nombre de mandats « , a-t-il dit, avant de poursuivre qu’il faut laisser les Congolais faire les choses comme ils l’entendent.
Mais il faut savoir que, craignant une dérive monarchique pour la jeune démocratie américaine, le président des Etats-Unis, George Washington, avait refusé de briguer un troisième mandat à la fin du 18èmesiècle.
La limitation à deux du nombre des mandats présidentiels aux États-Unis n’a cependant été instituée qu’en 1951, près de six ans après la mort de Roosevelt.C’est ce que renseigne l’histoire américaine.
Concernant la dénonciation de Joseph Kabila sur le dossier de la corruption et blanchiment des capitaux, le ministre de l’Information a demandé aux organes de presse de s’abstenir de citer des noms, car aucune enquête n’est encore menée, et cette dénonciation ne contient aucun nom.
Par LefilsMatady