
L’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, Facilitateur du dialogue politique est très mobile. Il continue à consulter en faisant le tour des états-majors politiques qui comptent sociologiquement. mercredi 20 avril dernier, il a été reçu par le patriarche du PALU, Antoine Gizenga Fundji à sa résidence.
Au sortir de ce tête-à-tête, Kodjo qui s’est dit lumumbiste comme Gizenga a fait une sorte de mise au point qui ne dit pas son nom. Il s’est beaucoup étendu sur sa neutralité face aux différentes parties prenantes que certains mettent en cause.
Il ne comprend pas qu’on puisse avoir des doutes sur sa neutralité alors qu’il est l’église au milieu du village. D’autant qu’il n’a jamais pris le parti de tel ou tel autre camp en présence, dit Kodjo sur un ton où il s’efforce à dominer un brin de dépit.
Il rappelle qu’il a répondu à l’appel des Congolais avec comme mission de les mettre autour d’une même table. C’est à cela que le Facilitateur est en train de s’employeren ce moment. Mettre tout le monde sous l’arbre à palabre pour parlementer.
DES GARANTIES EXIGEES AU FACILITATEUR
Dès lors, il ne comprend pas du tout qu’on puisse lui exiger des garanties sur tel point ou tel autre. Ce n’est pas à lui qui ne joue que le rôle de Facilitateur qu’il revient de donner des garanties aux parties. Quelles garanties donnerait-il ? Edem Kodjo a-t-il convaincu ceux qui trainent encore les pieds pour aller au dialogue ? A-t-il rassuré ceux qui continuent à être dubitatifs sur sa neutralité ? L’avenir très proche y répondra.
Quant à l’exigence de la garantie du respect des délais constitutionnels, elle est venue de l’Udps. Kodjo vient de donner la réponse, il ne revient pas au Facilitateur de donner des garanties aux parties. En effet, l’Udps a posé un certain nombre des conditions au Facilitateur avant de s’engager effectivement à participer au dialogue politique.
Faute de quoi, cette participation ne serait plus acquise. C’est entre autres conditions que l’approche du Facilitateur soit dans la même lignée que la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU, elle-même conforme au cahier des charges du parti.
Le parti attend d’Edem Kodjo une réponse écrite et non verbale sur ces questions soulevées, c’est ce qu’a fait savoir Kabuya, le porte-parole adjoint avant-hier. Kodjo est le énième médiateur de la crise politique congolaise depuis 90.
On connait les Abdoulaye Wade, Lakdar Brahimi, Lionel Zinsou, Nelson Mandela, Thabo Mbeki, Frédéric Chiluba…Ketumile Masire. Le plus célèbre de tous, c’est bien Nelson Mandela dit Madiba, près de 30 ans de bagne sous le régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Pourtant malgré son aura qui hypnotisait tout, il n’est pas parvenu à arracher un accord de paix entre Mobutu Sese Seko, Président de la République du Zaïre et Laurent-Désiré Kabila, chef rebelle de l’AFDL sur le bateau sud-africain "Outeniqua " au large de Pointe Noire au Congo-Brazzaville (avril-97). Qu’en serait-t-il de la délicate mission d’Edem Kodjo ? KANDOLO M.