Favorable au dialogué proposé à la classe politique et à la Société civile par le président de la République, le leader de l’Abako suggère le contenu de ce forum.
L’Alliance des bâtisseurs du Kongo (Abako), que dirige le député national Dr Pierre Anatole Matusila, élu du territoire de Madimba, est favorable à l’idée du chef de l’Etat, Joseph Kabila d’organiser le dialogue politique. Tel qu’il a annoncé dans son message à la nation, le 30 juin dernier. Le président général de cette formation politique l’a fait savoir lors d’un entretien avec Le Potentiel.
Il a donné ainsi les raisons pour lesquelles les Congolais doivent se mettre autour d’une table afin d’aplanir [es divergences qui les divisent, en même temps pour concilier les points qui les unissent. Selon l’entendement de l’Abako, a-t-il avancé, « le dialogue est une réelle nécessité politique en ces temps de turbulences que traverse la société congolaise à l‘approche des élections ». Il permet de cette façon à la classe politique congolaise, a-t-il poursuivi, de s’assumer et de conserver le contrôle des événements à l’approche des élections.
Si l’on veut envisager l’alternance de 2016 avec sérénité et conviction, a soutenu Dr Pierre-Anatole Matusila, il faut absolument que les opérateurs politiques se « parlent et dégagent à l’issue de dissensions des options claires devant servir d’horizon de paix et de stabilité politique dont le pays a besoin pour son développement». Pour le président général de l’Abako, non seulement le dialogue peut devenir une alternative à la violence, mais aussi il constitue également une béquille à la démocratie.
En termes clairs, assure- t-il, le dialogue permet d’éviter des conséquences incalculables sur la vie de la nation et la configuration territoriale de l’Etat. Il garantit contre la violence pouvant survenir du fait de la violence consécutive aux discours incendiaires et aux répressions systématiques, a-t-il fait valoir. Avant de renchérir qu’« une table ronde Majorité - Opposition aurait une charge symbolique et émotive importante sur la masse qui attend de sa classe politique des réponses à ses problèmes plutôt que des agitations et machinations politiques explosives ».
Qu’on ne se leurre pas, avertit Matusila, la RDC n’est pas « une démocratie accomplie et consolidée» à l’image des nations occidentales ou de quelques pays africains comme le Ghana, l’Afrique du Sud…; mais ce pays est tout simplement en processus de démocratisation.
Vue sous cet angle, la RDC a tout intérêt à promouvoir le dialogue. Un dialogue qui ne sera ni une Assemblée constituante ni un moment de redéfinition de l’environnement politique congolais, mais tout simplement une négociation ou un jeu à somme variable dans lequel les pertes et les gains sont mutuellement assumés. Des concessions sont nécessaires dans un camp comme dans l’autre, note le président Pierre-Anatole Matusila.
QUID DU CONTENU DU DIALOGUE?
Pour lui, plusieurs points méritent d’être discutés, entre autres, la mise à jour du fichier électoral, la libération des prisonniers politiques et d’opinion, la garantie des libertés des organes de presse et celle de toutes les autres libertés définies dans la Constitution, le recadrage des priorités électorales avec le cap de 2016 pour l’élection du président de la République et celle des députés nationaux.
Mais par dessus tout, pour que ce dialogue ne soit pas vain, tous les participants doivent s’engager formellement et par écrit à respecter les verdict des urnes à l’issue des élections crédibles, démocratiques et apaisées. Et de conclure: «N’est- ce pas le souhait de tous les Congolais épris de paix ?».
Par O. DIOSO /Le Poetntiel N°6574 du 04 novembre 2015