Il est très désagréable de se retrouver dans la peau du Secrétaire général de l’Onu en ce moment. Il tient une véritable patate chaude dans la main s’agissant du dossier congolais.
Comme le Palmarès a eu à tirer la sonnette d’alarme dès l’aube du processus, le Dialogue patauge dans une terrible impasse. Bien malin qui nous dira quelle sera l’issue de la partie.
En effet, le péché originel décelé dans ce processus par notre quotidien, c’est que tout le monde s’est emballé pour un processus dont les différents et principaux protagonistes n’avaient pas le même entendement surtout en ce qui concerne sa finalité.
Duplicité
Cela a cruellement fait surface à l’occasion de l’adresse du Chef de l’Etat à la nation à propos du Dialogue, de sa finalité et de son contour. Pour le numéro Un congolais, ce forum devait donner la chance au pays de d’engager dans une série de réformes structurelles de base.
Notamment la révision du mode de scrutin présidentiel en vue de faire face au défi de la mobilisation des ressources ainsi que celui lié aux impératifs de développement.
Tout de suite après, l’Udps a crié à l’arnaque et a fait savoir que la finalité du Dialogue est d’assurer l’alternance à la tête du pays, dans des conditions pacifiques en 2016. C’est à se demander ce qu’ont fait la Mp et l’Udps à Ibiza, en Espagne et à Venise, en Italie. Tout indique que les émissaires de Kabila comme ceux de Tshisekedi n’ont pas joué franc-jeu. Chacun des deux camps s’est autorisé des libertés aux terribles conséquences aujourd’hui.
Dans le camps de Kabila, on lui a fait croire beaucoup de choses sur le compte de Tshisekedi, mais qui étaient toutes exagérées, voire complètement erronées. Même chose dans le camp de Tshisekedi où ses émissaires lui ont donné de fausses assurances sur la position réelle de Kabila.
Trente-six solutions
Face à la situation et surtout à la supercherie manifeste dans les deux camps, Ban Ki-moon doit accepter de se jeter lui-même - dans le bourbier congolais. La situation est beaucoup plus grave qu’elle ne le laisse paraître. Et, elle demande instamment de trancher entre les deux camps. A défaut d’arriver à concilier les vues des uns et des autres.
Dès qu’il aura reçu le rapport de Saïd Djinnit, Ban Ki-moon, doit, comme on dit, avoir le courage de prendre personnellement le taureau par les cornes. C’est la seule voie pour la sortie de crise en RDC.
L’envergure de cette dernière ne laisse pas de place à diplomatie des émissaires. Si l’Onu ne veut pas regretter les plus de dix ans de sacrifices consentis en RDC, il y n’y a pas trente-six solutions.
Par LP