La Société civile est favorable à la poursuite de l’accord de partenariat économique entre l’UE et les pays de l’ACP.
Des responsables des organisations économiques partenaires de l’union européenne (UE) souhaitent que l‘accord de Cotonou, conclu entre l’UE et les pays d’Afrique, du Caraïbes et de pacifique (ACP) continue après 2020. Ce souhaita été exprimé à l’issue d’un atelier organisé du 19 au 20 janvier à Kinshasa. Un atelier organisé par le Réseau des plates- formes nationales d’ONG d’Afrique centrale (Repongac), avec l’appui de Cellule d’ordonnancement du Fonds européen de développement (Cofed).
Partant du principe que l’accord de Cotonou qui régit les relations entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) arrive à échéance à la fin de l’année 2020, les acteurs de la Société civile se sont rendus à l’évidence qu’il est important de continuer cette coopération entre l’UE et les pays de l’ACP. Les échanges ont tourné autour du thème « La fin de l’Accord de Cotonou : réflexion sur l’après-2020 ». A l’ouverture de ces travaux, le chef de coopération de la délégation de l’union européenne en RDC, Daniel Hachez, a indiqué qu’en octobre 2015, l’UE a lancé une vaste consultation publique sur les questions clés relatives au partenariat et aux relations après 2020, entre l’UE et les pays de l’ACP. Cette démarche, a-t-il ajouté, vise à dresser le bilan de l’accord existant, afin d’examiner dans quelle mesure il est valable pour l’avenir et constitue une plateforme pour promouvoir des intérêts communs.
« Dans le nouveau partenariat à dessiner pour répondre aux défis du monde de demain,, les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ainsi que les Etats membres de l’union européenne partagent des intérêts communs», a poursuivi Daniel Hachez.
L’accord de Cotonou entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) a été signé le 23juin 2000 dans la capitale économique du Bénin, après l’expiration de la convention de Lomé. Conclu pour 20.ans, cet accord, révisé tous les 5 ans, réunit les 79 Etats du groupe ACP et les 28 pays de l’Union européenne, soit une population totale de plus de 700 millions de personnes.
Entré en vigueur depuis le 1er avril 2003, l’accord de Cotonou e pour objectif de rétablir les équilibres macroéconomiques, de développer le secteur privé, d’améliorer les services sociaux, de favoriser l’intégration régionale, de promouvoir l’égalité des chances hommes-femmes, de protéger l’environnement et d’abolir de manière progressive et réciproque les entraves aux échanges commerciaux.
L’accord de Cotonou comprend cinq axes. En conformité avec les prescriptions de l’organisation mondiale du commerce (OMC), il vise désormais prioritairement à intégrer les pays ACP dans l’économie mondiale en libéralisant les échanges. L’accord met notamment fin au Stabex et au Sysmin, mécanismes de stabilisation des prix qui garantissaient les recettes des exportations des pays ACP pour les produits agricoles (Stabex) et pour les produits miniers (Sysmin), du moins sous les formes qui étaient les leurs depuis 1975.
L’aide n’est plus automatique et dépend de la réalisation des performances (réformes institutionnelles, utilisation de ressources, réduction de la pauvreté, mesures de développement durable...). Chaque pays dispose d’une enveloppe qui couvre l’aide programmée sur la base d’une stratégie de coopération nationale (SCN). L’aide se voit ainsi conditionnée.
La lutte contre la pauvreté, objectif central de l’accord, mêle les dimensions politiques (coopération régionale), économiques (développement du secteur privé, réformes structurelles et sectorielles), sociales (jeunes, égalité des chances), culturelles et environnementales de chaque pays.
Les populations concernées doivent être informées et consultées afin d’accroître la participation des acteurs économiques, sociaux et associatifs locaux à la mise en œuvre des projets.
Un « dialogue politique » est prévu sur toutes les questions d’intérêt mutuel, aussi bien au niveau national, régional ou du groupe ACP. Des procédures sont instituées en cas de violation des droits de l’homme ou de corruption, notamment la suspension de l’aide.
Par Olivier KAFORO