Des ex-M23 pillent les maisons d’habitation en Ouganda
(KINSHASA)- Des anciens rebelles du M23 ont pillé jeudi des maisons
d’habitation alors qu’ils quittaient Buhanga et se dirigeaient vers le
camp des refugiés congolais de Rwamanja. ‘‘Sur le passage, ils sont
entrés dans des maisons d’autrui et ils ont pris la nourriture,
arraché des téléphones portables et autres biens’’, a-t-on appris de
la police ougandaise. Ils étaient entre 600 et 900 à avoir commis ces
forfaits. Ces ex-rebelles ont déserté leur site d’hébergement pour se
soustraire de l’opération de rapatriement. Les autorités ougandaises
ont déploré ces actes de vandalisme. L’armée ougandaise a réussi à les
maitriser, a indiqué une source diplomatique à Kampala. D’après René
Abandi, l’ex-chef rebelle et point focal du M23, il y aurait deux
éléments qui se sont suicidés pour protester contre cette opération de
rapatriement forcé. A Kinshasa, le coordonnateur du Mécanisme national
de suivi de l’accord cadre d’Addis-Abeba, François Mwamba a indiqué
que les ex-rebelles ont été retournés à Buhanga. ‘‘Il ne pouvait pas
rentrer dans le camp de Rwamanja où vivent présentement 53 mille
réfugiés congolais parce que le comité de sécurité du camp était
informé de leurs actes odieux. Aussi, les réfugiés congolais étaient
prêts à en découdre avec eux’’, a affirmé François Mwamba. La tension
était vive quand les réfugiés ont appris que les ex-M23 qui les
avaient poussés à quitter leur pays, tentaient de pénétrer dans leur
camp, indique une source administrative ougandaise. Kampala a annoncé
que les ex-combattants sont présentement sous contrôle des services de
sécurité et de défense. Une mission conjointe constituée des experts
congolais et ougandais va redescendre dans le camp de Buhanga pour
identifier ceux qui voudront rentrer au Congo-Kinshasa. François
Mwamba confirme qu’il y aura des nouvelles rotations pour Kamina à
partir d’Entebbe pour les ex-rebelles qui souhaiteraient regagner le
pays. Après cette opération, dit-il, on devra plus parler de
l’engagement pris par le gouvernement congolais de rapatrier les
ex-combattants dans le cadre de la déclaration de Nairobi ou de
l’accord-cadre d’ddis-Abeba. Jusqu’à ces jours, seuls 123 ex-M23 sur
plus de 1678 ont été rapatriés au Congo-Kinshasa. Les autres font de
la résistance intoxiqués certainement par leur ancien leadership
politique. Les anciens rebelles présumés auteurs des crimes contre
l’humanité non bénéficiaires de l’amnistie seront déférés devant la
justice nationale ou internationale. Il y a deux jours, les
gouvernements congolais et ougandais ont signé un nouveau protocole
d’accord pour assurer la remise des armes et munitions détenues par
les ex-combattants et le rapatriement des ex-combattants sur une base
volontaire. Ceux qui refuseront de rentrer au pays, le gouvernement
ougandais et le HCR trouveront le statut à leur donner, a précisé
François Mwamba pour qui, il n’y aura pas de contrainte pour ceux
d’entr’eux choisissent de rester en Ouganda.