Des délégués diocésains en Congrès à Kinshasa

Jeudi 18 février 2016 - 11:22

Le Congrès National sur la famille  a ouvert ses portes hier mercredi 17 février 2016 pour pendre fin ce dimanche. Initiées par la  CENCO, ces assises se tiennent au centre Nganda et ont pour thème : « Mariage et Famille en RDC, défis et perspectives pastorales ». Réfléchir sur les problèmes qui se posent dans les familles pour redynamiser la pastorale familiale est l’objectif assigné aux congressistes qui proviennent de plusieurs diocèses du pays. Le go a été donné hier  matin à la paroisse Notre-Dame  du Congo, dans la commune de Lingwala où a eu lieu la célébration eucharistique concélébrée par plusieurs abbés et évêques avec à leur tête le cardinal Monsengwo.

Les extraits bibliques lus hier pendant le culte se rapportent à l’histoire d’Anne, longtemps stérile et qui, une fois mère, avait confié son fils Samuel à Dieu. Et de Jésus qui, à l’âge de 12 ans, avait faussé momentanément compagnie à Marie et Joseph, qui étaient retournés à Jérusalem pour le chercher.

Intervenant pendant l’homélie, le président de la CENCO, Mgr Nicolas Djomo,  a fait savoir que l’ouverture du congrès offre l’opportunité de réfléchir sur ce qui se passe dans les familles.  «Dans nos foyers, a-t-il précisé, les moments de joie  alternent avec les périodes de tourmente».

Longue marche

A la fin de la messe, Mgr Tembo, évêque de Budjala et président de la commission d’Evangélisation et coordonnateur des préparatifs du congrès, a laissé éclater sa joie  pour être arrivé au bout d’un long processus. Et de préciser qu’en juin 2013, l’épiscopat congolais avait levé l’option de se focaliser sur le concept de la famille dès l’année suivante, jusqu’en 2016. Les cogitations du centre Nganda, a-t-il ajouté,  constituent l’aboutissement de ce long processus. Mgr Tembo  a en outre signalé qu’on a envoyé des questionnaires aux catholiques disséminés à travers  plusieurs diocèses du pays. Dans leurs réponses, ils ont étalé les problèmes auxquels ils sont confrontés.  A partir de ces réponses, l’on est appelé à se doter d’une pastorale familiale beaucoup plus engagée. L’Eglise ne peut s’épanouir  que si nos familles sont prospères, a-t-il ajouté.

Pour sa part, Le cardinal Monsengwo est revenu sur l’importance de la famille  qui se définit comme la cellule de base de la société. La famille est une institution humaine qui subit les métamorphoses de la société.

Mgr Djomo,  président de la CENCO, a indiqué que princes de l’Eglise, abbés, laïcs, sont tous appelés à réfléchir  ensemble sur les défis  qui se posent pendant le mariage et dans nos foyers  en vue de chercher des  pistes  pour que l’Eglise puisse se doter d’une pastorale beaucoup plus engagée et efficace.

La famille est la première école où l’on apprend à bien vivre  en société. Les valeurs fondamentales de l’amour, du don de soi, de responsabilités se tissent dans la famille, a-t-il soutenu. Avant d’ajouter que pour les chrétiens, la famille est l’Eglise domestique. « Quelques uns parmi vous ont travaillé et répondu au questionnaire d’enquête que la CENCO a envoyé à l’aube  de la longue Année de la famille » a-t-il signalé. Vos réponses révèlent la conscience que vous avez des menaces qui s’abattent dans nos familles, à savoir, la défaillance de la foi, la recrudescence à la croyance à la sorcellerie, le poids élevé de la dot, les idéologies importées de l’Occident (genre), la précarité socio économique qui mine l’autorité parentale. Beaucoup des réponses révèlent que cette pastorale est en souffrance dans nos Eglise. Il est souhaitable que l’Eglise et l’Etat congolais fassent preuve d’une grande collaboration en matière de famille, a conclu Mgr Djomo.

Mariage : Aspects coutumiers, doctrine chrétienne et questions brûlantes, Législation civile et canonique sur le mariage, Stratégies pour résister à la précarité socio économique, Evolution du code de famille sont les intitulés de quelques exposés retenus pour ce congrès. Avec comme intervenants : le secrétaire général adjoint de la CENCO, Donatien Nshole, Jules Dobo de l’UCC, la ministre de la Femme, Famille et Enfant. La lecture des propositions aura lieu ce samedi.

Jean-Pierre Nkutu