La Commission Électorale Nationale Indépendante a examiné minutieusement les dossiers des candidatures pour les élections provinciales qui ont été déposés par les différentes partis politiques d’une part et des indépendants d’autre part. Mais contre toute attente, la Ceni a détecté 700 cas des doublons sur des différentes listes des partis politiques sur l’ensemble de la République. C’est au cours de la réunion ordinaire de l’assemblée plénière de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) tenue le mercredi, 17 juin 2015 au siège de l’institution à Kinshasa, que l’on a découvert cette supercherie.
Au sortir de cette réunion, Jean-Pierre Kalamba Mulumba, rapporteur de la CENI, a précisé que le traitement des doublons des candidatures est une première expérience initiée par le management actuel de la CENI dans le souci de crédibiliser tout le processus électoral. « De la même façon que nous avons dit qu’on a fiabilisé le fichier électoral en allant confronter chaque électeur contre les 30 millions d’électeurs à travers toute la République, c’est de la même façon que nous avons expérimenté ce processus en prenant tout candidat en le confrontant au 23.000 candidats autres plus leurs suppléants. Ce traitement particulier du fichier des candidatures vise à crédibiliser le processus électoral » a souligné Jean-Pierre Kalamba.
Face à cette situation caractérisée par un effectif très élevé des candidatures par rapport au nombre des sièges prévus d’un côté, et au regard même du nombre assez élevé des candidats se trouvant sur plus d’une liste soit en qualité de titulaire ou encore de suppléant à des circonscriptions différentes, soit en tout et pour tout 700 cas pour l’instant. Pour mieux examiner cette ténébreuse question, l’on envisage d’organiser une tripartite réunissant la Ceni, les acteurs politiques des partis et regroupements politiques de la Majorité présidentielle et ceux de l’Opposition politique congolaise avant que l’institution chargée d’organiser les élections puisse statuer définitivement sur la question.
«Avant de prendre des décisions graves, l’Assemblée plénière de la CENI a jugé utile, pour souci d’un processus apaisé, d’échanger d’ici samedi avec les acteurs politiques de la Majorité et de l’Opposition. Il y a même des indépendants que vous trouverez titulaires dans une circonscription et suppléant sur une liste d’un parti politique dans une autre conscription. C’est comme ça que ce scandale est sorti au grand jour. Nous voulons d’abord échanger avec les responsables des partis politiques concernés avant de mettre en application la loi », a-t-il martelé.
Il faudrait souligner que cette situation handicape largement la publication des listes provisoires des candidats à la députation provinciale.
Interrogé sur la sentence que la CENI réserve à tous les cas de doublons, le rapporteur Kalamba a précisé que la loi prévoit que les auteurs de tels actes soient déférés devant la justice. Cependant, au niveau de la CENI, il sera plus question de radier les candidatures multiples en ne retenant qu’une seule candidature, d’où la nécessité de cette réunion d’échange du fait que la CENI dispose des preuves matérielles de ces « hiboux électoraux ». Le rapporteur de la CENI a dit soupçonner que plusieurs candidatures ont été l’objet soit de monnayage, soit encore d’une quelconque motivation pour pousser les uns et les autres à commettre de tels actes à travers toute la République. La Ceni n’attend que le résultat de l’hémicycle.
Interrogé sur le renvoi du projet de loi portant répartition des sièges pour les élections municipales et les locales, Jean-Pierre Kalamba s’était montré optimiste face à la décision de la chambre basse du parlement. « L’assemblée nationale s’assume, c’est une Institution qui tourne et qui apprécie, on n’a pas un jugement à émettre sur le travail fait par les représentants légitimes de la population congolaise. La CENI attend le jour où elle sera en possession de la loi portant répartition des sièges pour convoquer le dépôt des candidatures pour ces scrutins là ».
Dorcas NSOMUE