DEMISSION ANTISTATUTAIRE DU PRESIDENT NATIONAL MOKONDA CDC : revenir aux valeurs chrétiennes !

Mardi 26 avril 2016 - 12:13
Image

Jeudi dernier, des membres du parti politique dénommé " Convention des démocrates chrétiens " (CDC) dont trois Vice-Présidents ont publié une décision par laquelle ils démettent de ses fonctions, le Président national, le Prof. Florentin Mokonda Bonza. Il lui est reproché d’avoir fait adhérer le parti à une nouvelle plateforme politique sans l’aval de la direction politique du parti.

Faisons la radioscopie de cette décision grave par rapport aux principes-standards du droit, aux Statuts de la CDC et surtout aux valeurs chrétiennes qui sont le fondement de son projet de société. Sur le fond, en admettant que le fait imputé au Président national soit vrai - l’adhésion à une plateforme - la décision de démission est cependant très disproportionnée.
Pareil manquement ne peut entraîner d’office comme sanction le désaveu et la démission d’un Président national. Sur le plan de la forme, il y a aussi entorse. La démission viole le principe de parallélisme des formes : ne révoque que celui qui a nommé.
Or, comme on le sait, les Présidents nationaux de tous les partis politiques sont désignés par des Congrès. C’est ce que stipulent leurs Statuts. C’est le cas pour la CDC. Le Président national était élu au Congrès du parti. Il n’y a que cette instance qui peut le démettre. C’est cela le droit.
Les cadres qui ont signé la décision de la démission ne peuvent se substituer au Congrès du parti ni à son Comité directeur. Ce serait prendre des libertés avec les Statuts. A ce sujet, l’article 67 du parti est sans aucune ambigüité : " En attendant la mise en place de tous les organes du Parti, les attributions du Congrès ainsi que de tout autre organe national non constitués sont exercées par le Comité directeur provisoire jusqu’à la tenue du premier Congrès ".

SEULEMENT UN TIERS DES MEMBRES DU COMITE DIRECTEUR ONT SIEGE
Pour le cas d’espèce, c’est le Comité directeur qui a le pouvoir. Cette instance du parti est composée de 19 membres qui se réunissent à la convocation du Président national. Quand on examine à la loupe la longue liste des signataires de la décision de démission du Président national, on se rend compte que seulement 7 membres du Comité directeur l’ont paraphé. Ce qui fait le tiers.
Avec le tiers, on n’a ni quorum de siège ni celui de décision. Là aussi, c’est du droit coulé dans les Statuts de tous les partis politiques. Autre irrégularité à relever, c’est le fait que le Président national démis n’a jamais convoqué une quelconque réunion du Comité directeur.
Ce qui veut dire que cet organe du parti ne s’est pas réuni. Ce qui pose la question de savoir quel organe statutaire a siégé pour prendre la décision de démission du Président national. Un autre aspect à soulever, le plus essentiel, qui est plus interpellateur est celui des valeurs que professe la CDC, un parti chrétien.
Ici, c’est la sagesse et la retenue qui doivent prédominer en toute circonstance. En a-t-il vraiment été le cas dans cette prise de décision, sur toute la ligne ? C’est là où les ténors de la CDC sont appelés à se ressaisir et à privilégier les valeurs chrétiennes qui sont leur doctrine politique.

EVITER L’IMAGE D’UN PARTI INCAPABLE DE LAVER LE LINGE SALE EN FAMILLE
Ils doivent à l’avenir éviter de donner aux Congolais l’image d’un parti politique d’obédience chrétienne incapable de laver son linge sale en famille. Car, comme on le sait, Florentin Mokonda Bonza, un scientifique de renommée internationale, jouit d’une considération dans le microcosme politique national et international.
Dans certains milieux, il est considéré comme un homme de valeur, expérimenté et équilibré. On en veut pour preuve sa remarquable prestation parlementaire au Sénat. On apprend dans l’entretemps que la CDC vient de décider depuis hier de prendre part au dialogue politique alors qu’on sait bien que le Président national Florentin Mokonda Bonza continue à considérer ce forum comme inopportun, privilégiant plutôt la tenue des élections dans les délais constitutionnels. C’est peut-être cela le ressort de cette crise qui mine ce parti à ce jour. KANDOLO M.