Le vice-Premier ministre et ministre en charge de l’intérieur vient de signer l’enregistrement d’un parti politique portant un nom déjà attribué à un autre. En date du 22 janvier 2016, le forfait a été consommé par le professeur Evariste Boshab. La demande introduite le 22 janvier 2016, il n’a fallu quelques heures au ministre de l’Intérieur pour signer l’acte d’enregistrement. Cette célérité in tempore suspecto n’honore pas le pays et ses institutions qui ont décidé de gérer le pays au gré de leurs humeurs et au détriment de la loi. La bande à Yoko Yakembe peut s’avouer capable d’un jeu de passe-passe digne des aventures du dessin aminé Lucky Luc qui tire plus vite que son ombre. On est en présence d’un enregistrement automatique l’un parti politique.
Avant même d’être enregistré et donc d’exister légalement, le MSR/bis avait déjà posé des actes, notamment la signature le 20 janvier 2016 de la charte de la Majorité présidentielle avec d’autres partis qui ont grossi les rangs de la famille politique du chef de l’Etat. Le VPM tient aussi comme soubassement le jugement d’homologation porté sur le PV du MNR.
Cela n’entraine pas que le MSR est concerné. Même dans ce cas, le MNR n’est pas le MSR tant sur le plan de l’appellation que celui de la réalité juridique.
Conformément à la loi, les pièces au dossier ne sont pas conformes pour aller jusqu’à signer un arrêté d’enregistrement dans une précipitation qui trahit le machiavélisme de l’acte posé. Les partants Kikoka, Vahamwiti, Rubota, Musanga..., qui ont apporté de l’eau au moulin de Yoko Yakembe savent qu’il s’agit d’une imposture qui n’aura pas une longue vie. Le plus dramatique est que cette pratique peut constituer une jurisprudence qui enlèvera à la démocratie congolaise son éclat.
Par ailleurs, le MSR a initié une action au pénal. En droit, le pénal tient le civil en l’état. Il est inadmissible qu’une autorité administrative se prononce avant que le jugement sur l’action au pénal ne soit rendu. Toutefois, le MSR se propose d’introduire un recours gracieux auprès de la justice républicaine avant d’attaquer auprès de cette même justice.
Désormais, personne n’est à l’abri de surprises désagréables d’autant plus que les humeurs de ceux qui dirigent prendront la place des lois et règlements de la République. Il s’agit ni plus ni moins de la volonté de réduire la loi à un chiffon qu’on peut retourner dans tous les sens au gré des intérêts .de ceux qui ont la direction du pays. A partir du moment où la loi du plus fort devient la règle, la démocratie n’a plus de place et c’est la jungle qui va s’installer durablement au pays.
Le MSR version MP enregistré, le crime juridique est commis non seulement contre ce parti, mais plus contre la démocratie en RDC. D’ailleurs, le dossier étant en cours à la Cour suprême .de justice, est-il de bon aloi que les dirigeants la dénigre, en prenant des positions qui pourraient jeter un sérieux discrédit lors du prononcé de son jugement ? L’arrêté du 23 janvier 2016 est une honte pour la République, ses institutions et les animateurs de celles-ci. Il est encore temps de revoir la stratégie d’autant plus que la liste n’est pas exhaustive. Les cinq autres partis pourraient subir le même sort.
Par LP