Décès de Gérard Kamanda : Henri-Thomas Lokondo : « Le pays perd un diplomate de haute facture »

Lundi 25 janvier 2016 - 15:47

La capacité impressionnante dans le travail est l’un des souvenirs que le député Lokondo garde de Me Gérard Kamanda, pour avoir été à ses côtés, vice-ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1997.

 

Les souvenirs du travail abattu pour ‘la République par Me Gérard Kamanda wa Kamanda sont énormes. Décédé jeudi 21juin à l’âge de 75 ans, l’ancien ministre des Affaires étrangères de la RDC et candidat malheureux à la présidentielle de 2006, aura marqué l’histoire politique de son pays.

 

Pour avoir été vice-ministre des Affaires étrangères aux côtés de Gérard Kamanda de 1996 à 1997, le député national Henri-Thomas Lokondo regrette que le pays ait perdu un grand homme d’Etat.

Joint au téléphone, l’élu de Mbandaka, n’a pas tari d’éloges pour reconnaitre les capacités l’illustre disparu. « C’est un diplomate de haute - facture. Une personnalité qui avait une capacité de travail impressionnante. Depuis l’aura qui l’entourait comme ancien secrétaire général adjoint de l’OUA, donc second du célèbre secrétaire général, le guinéen Diallo Telli, il était plus considéré comme un diplomate doublé de son statut de grand avocat que comme un politicien... Le président Mobutu appréciait beaucoup la brillance de son intelligence ».

 

De Gérard Kamanda, Lokondo a également retenu une collaboration hors pair. « Il m’associait toujours à toutes les audiences qu’il accordait aux personnalités étrangères qu’il recevait â Kinshasa. Ce qui n‘était pas un droit pour moi vice-ministre. Et quand je voyageais, il me briffait afin que la mission soit une réussite. J’avais beaucoup appris à ses côtés », a-t-il déclaré.

 

Pour rappel, Me Gérard Kamanda wa Kamanda est né le 10 décembre 1940 à Kikwit, ex-province du Bandundu. Dans son parcours, il a occupé plusieurs postes dans le Zaïre de Mobutu.

 

Ancien étudiant de Luvanium, dans les années 1960, il avait fait sa classe dans l’Union générale des étudiants congolais, avant d’intégrer la Cour d’appel de Kinshasa.

 

Promu conseiller juridique à la présidence de la République, il avait ensuite été nommé secrétaire général adjoint de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1972, avant d’être ambassadeur du Zaïre aux Nations unies à partir de 1981.

 

Membre du comité central du MPR, le parti Etat mobutiste, Gérard Kamanda avait fondé, lors de l’adoption du multipartisme en 1990, le Front commun des nationalistes, avant d’intégrer le gouvernement Tshisekedi en 1992. Grâce à son expérience à l’international, il avait accédé plusieurs fois au poste de ministre des Affaires étrangères, en 1983, puis en 1995 à 1996 et de 1996 à 1997.

 

En tant que juriste, il avait en outre obtenu le portefeuille de la Justice Léon Kengo, et de l’Intérieur. Il était le principal interlocuteur du gouvernement congolais lors de la crise des réfugiés rwandais, après le génocide de 1994.

 

Forcé en exil à l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila en 1997, il avait annoncé la formation d’un mouvement de résistance, le Conseil national de l résistante (CNR), avant de rentrer au pays en 2003 et de participer, sans succès, à la présidentielle de 2006 (0,31%). Il avait également pris part aux concertations nationales de 2014 et faisait partie de la plate-forme « Opposition républicaine », qui s’est notamment illustrée dans la lutte contre le glissement du processus électoral.

 

Par Pitshou MULUMBA