Cette mission d’observation électorale souhaite que les violons s’accordent entre les parties prenantes au processus électoral pour prendre la bonne décision en dialoguant sincèrement afin de sortir rapidement la RD Congo de la crise électorale!
La mission d’observation électorale dénommée la CASE (Commission Africaine pour la Supervision des Elections) a fait une déclaration, hier mercredi 30 septembre 2015 au siège de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), pour démontrer les risques constitutionnels et politiques du glissement électoral.
La déclaration de la CASE est intervenue après le bouclage de sa première étape de consultations avec les différentes tendances politiques et sociales en République Démocratique du Congo. Cette mission d’observation électorale a procédé à l’évaluation de causes, effets, impact et conséquences de tout glissement des dates sur le calendrier électoral global rendu public par la CENI le 12 février 2015.
La CASE a constaté que le retard accumulé dans la mise en œuvre du calendrier électoral ne semble pas préoccuper outre mesure la classe politique en tant que première entité de la société congolaise pour tirer les leçons techniques, politiques et diplomatiques des différents dépassements des délais. Elle est donc inquiète de voir les uns et les autres affuter constamment leurs armes politiques dans l’unique but de se combattre.
Pour cette mission d’observation électorale, le glissement électoral devrait être perçu comme une question de grande profondeur historique pour la politique nationale.
Elle devrait pousser les hommes et les femmes de la RDC à mesurer les véritables enjeux en présence et réfléchir froidement sur les retombées immédiates, futures et historiques de cet évènement non souhaité. C’est donc une situation, pour la CASE, qui peut conduire la nation au chaos, au désordre, au déséquilibre, à une débâcle électorale, bref, à effectuer un recul démocratique.
La case distingue, à cet effet, deux types de glissement électoral en RD Congo. Il s’agit du glissement politique qui viendrait violer la Constitution, qui stipule en son article 220 que, « la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’Indépendance du Pouvoir Judiciaire, le Pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ».
L’autre est le glissement de fait, qui serait justifié par les aléas techniques et financiers relatifs aux contraintes énumérées par la CENI lors de la publication du calendrier électoral global.
Dans sa déclaration, la CASE a dégagé les responsabilités sur les dépassements des délais du calendrier électoral. Elle a pointé ainsi du doigt au parlement (Assemblée nationale et Sénat), au gouvernement congolais, à la classe politique et autre la société civile.
Recommandations
C’est dans ce cadre que la CASE a formulé des recommandations, qu’elle a qualifié des fondamentales. Cela, au regard de toute la confusion qui plane sur le processus électoral dans le pays. La CASE rappelle, ainsi, à toutes les parties prenantes au processus électoral que, l’heure est grave et qu’il est temps de regarder dans la bonne direction afin de sauver la démocratie congolaise.
Elle souhaite que, les violons s’accordent entre les parties prenantes au processus électoral pour prendre la bonne décision en dialoguant sincèrement afin de sortir rapidement la RD Congo de la crise électorale.
Aussi, ces parties travaillent en coalition tant du côté de la Majorité que du côté de l’Opposition afin de maximiser leurs chances de victoire aux élections prochaines, de trouver urgemment un consensus autour de la question du médiateur du Dialogue national inclusif afin de régler très sérieusement les questions électorales de l’heure.
Il s’agit de financement des élections, la programmation des différents scrutins par rapport aux impératifs du délai constitutionnel, la sécurisation des élections, la régulation de l’espace médiatique en période électorale et autres les arriérés législatifs en rapport avec les élections.
Enfin, la CASE attire spécialement l’attention des entités de référence, à savoir le Président de la République pour peser de tout son poids politique, administratif et constitutionnel afin de pousser le gouvernement et tous les intervenants, à réunir des moyens qu’il faut pour booster le processus électoral.
C’est le cas aussi pour le gouvernement de présenter à la nation l’état de sa capacité à financer le processus électoral et la CENI de briser son silence et de justifier devant la nation les véritables difficultés auxquelles elle est confrontée, ainsi que la Communauté Internationale de se démarquer de cette brouille électorale en posant des actes de sa responsabilité et en apportant sa part de contribution au processus électoral.
Par Lucien Kazadi T.