La situation politique évolue de plus en plus dans le sens de la reconduction de Matata Ponyo à la tête du gouvernement de Cohésion nationale. Sa rencontre avec Kabila, des consultations avec les alliés,… sont des signes qui ne trompent pas. Sauf changement de dernière minute, l’on parlera bientôt de Matata II. Comparé à ses challengers, le choix non encore officieux de Joseph Kabila, l‟actuel locataire de la Primature garde une longueur d‟avance dans cette bataille de sept prétendants pour un mari. La succession de Matata fait l‟objet de moult réactions au sein des états-majors politiques aussi bien du pays que de l‟étranger. Kabila, toujours imprévisible, pourrait finalement réaliser sa promesse. Celle faite à la nation le 23 octobre 2013 à la clôture des Concertations nationales : la mise sur pied d‟un gouvernement de Cohésion nationale. Mais, peu importe le temps que cela aura pris, il fallait tourner sa langue sept fois, peser aussi longtemps que cela pourrait durer le blé et l‟ivraie, séparer le blé et la paille. Un gouvernement imminent L‟avènement du gouvernement de cohésion nationale est de plus en plus imminent : une question d‟heures ou de jours ? Kabila le sait mieux que quiconque. D‟aucuns continuent à croire que tout sera connu avant la rentrée parlementaire de ce lundi 15 septembre, date qualifiée par certains observateurs de ligne rouge à ne pas franchir. Mais en dépit de la nécessité, la loi ne contraint pas Kabila à une date quelconque quant à ce. Le lundi prochain s‟ouvre la session parlementaire. Une session essentiellement budgétaire. D‟où, la nécessité d‟avoir un gouvernement responsable aux affaires et non celui qui expédie continuellement les affaires courantes, quand bien même le principe de continuité de l‟Etat est à rappeler en pareille circonstance. Mais ce qui se conçoit bien, par celui qui doit l‟exécuter, s‟exécute dans le strict respect de ce qui a été conçu. Et le résultat ? Un bilan positif réel sera dressé en fin de compte.Joseph Kabila a reçu Matata Ponyo le lundi matin pendant deux heures environ. Que se sont-ils dits ? Rien d‟officiel n‟a filtré de cet entretien à huis clos. Encore une fois, vive la rumeur et la supputation ! Dans certaines rédactions, dans des salons huppés, les téléviseurs sont restés allumés jusque très tard pour attendre l‟irruption sur le petit écran de la presse présidentielle, munie d‟une ordonnance de vie pour les uns, de mort pour les autres pour en faire la lecture. Mais encore rien. Il sied néanmoins de dire que bientôt ça casse ou sa passe. Soit la randonnée avec Matata s‟achève, soit la croisière se poursuit. C‟est sans nul doute la matière au menu du lundi matin entre le Président de la République et le Premier ministre. Toutefois, voir Matata visiblement requinqué, ragaillardi, rime avec la reconduction à la tête du tout prochain Gouvernement. En plus, voir Matata voyager en Allemagne pendant ce temps qui court, ne peut que rassurer quant à sa reconduction. Des départs en cascade pressentis Malgré la conception pro révisionnistes de ceux qui ambitionnaient entre autre la Primature, Matata Ponyo jouit encore et de plus en plus de la faveur des pronostics, de la confiance aussi bien du chef de l‟Etat, des partenaires étrangers,… plus essentiellement les boulangers des institutions de BreetonWoods ainsi que de l‟opinion nationale en général. Les ¾ qui tomberaient, c‟est à cause d‟un bilan pas du tout alléchant. Heureux les méritants, les traditionnels amis de la presse, ceux qui ont produit et vendu leur résultat, pignon sur rue. Quant aux autres, l‟affaire entre dans le suprasensible, aux amulettes, aux feuilles et aux cornes, à défaut de prier le vrai Dieu pour les maintenir dans leurs actuels fauteuils si possible. Ce sont parfois des choses qui paient, pour le temps que ça le peut, pourvu que les ministrables soient tous des hommes et des femmes au moral de guerre pour une bataille tous azimuts pro kabiliste. « Dehors toute la queue traînante du gouvernement Matata I » ! C‟est le slogan. Ils sont estimés à 75% des membres du gouvernement. Quant à l‟homme à la cravate rouge, il en ressort visiblement ragaillardi ; qu‟a-t-il reçu de Joseph Kabila ? Soit de grandes assurances si jamais il devait sortir ; soit la continuité pure et simple. C‟est cette deuxième qui est la plus plausible. Alors qu‟à maintes reprises, le nouveau gouvernement a été annoncé, les fruits n‟avaient toujours pas tenu la promesse des fleurs. Les derniers indices en date sont donc plus éloquents. De plus, la population attend de pied ferme l‟avènement de ce nouveau gouvernement comme une bouée de sauvetage ; si pas une goutte d‟eau qui vient tomber dans une terre aride, altérée et sans eau. Au regard du bilan
9 mai 2012- 09 septembre 2014, cela fait vingt-huit mois, jour pour jour, que le gouvernement Matata est aux affaires. Au regard des missions lui confiées, le Premier ministre jouit d‟un bilan largement positif : stabilité du cadre macroéconomique, amélioration du transport en commun avec la création de l‟entreprise publique Transco, construction de logements sociaux à la pépinière de Bandalungwa, la renaissance de DAIPN (le Domaine agroindustriel présidentiel de la N‟Sele) et la conception des parcs agro-industriels dont celui de Bukanga Lonzo dans le Bandundu, le taux de croissance à 8,8%, bancarisation des salaires des agents et fonctionnaires de l‟Etat, construction des routes, hôpitaux, écoles, aérogare modulaire de N‟Djili, etc. L‟on notera aussi la publication de la liste des bénéficiaires de la loi d‟amnistie, tant il était aussi clair qu‟une fois les amnisties prononcées, le temps de la nomination du nouveau gouvernement devait venir. Bref, Matata Ponyo n‟a pas démérité, les résultats des missions lui dévolues témoignent largement en sa faveur, même s‟il est encore des domaines à parfaire. Si le glas sonne, c‟est sans aucune surprise. L‟homme à la cravate rouge aurait amorcé certaines consultations avec les alliés depuis plus d‟une semaine. En tout cas pas en tant qu‟informateur, mais plutôt dans sa cornette de formateur attitré. C‟est le premier signe qui ne trompe pas. Et le deuxième serait, à l‟occasion de cette rencontre du matin du 8 septembre, à révéler à qui de droit, en l‟occurrence le chef de l‟Etat le fruit de ses consultations avec le Palu d‟Antoine GizengaFundji, qu‟il avait reçu en début de week-end ; l‟ARC d‟Olivier KamitatuEtsou le matin même,… tout le monde se veut inviter, surtout ceux qui pensent y trouver une mangeoire aménagée. Pourtant Matata ne voit que ce que dit la bible : « chercher à plaire à celui qui vous a enrôlé ». Il va sans dire qu‟il n‟est pas seulement question de remplir sa tâche, mais de bien la remplir. Cela étant, les ministres de la honte seront largués par-dessus la troisième corde. Mais là aussi, il faudra qu‟avant la remise et reprise, au lendemain du remaniement, soit passé au crible les avoirs des ministres, sortants, entrants et restants, transparence oblige. Tout compte fait, il sera de bon aloi que soit mise sur pied une équipe de bosseurs sachant concilier aussi bien la technicité et la politique. Le profil robot doit prévaloir. Le temps n‟est plus à l‟amateurisme. Matata est aussi une occasion de chute pour beaucoup. Au sein de la MP, tant sa tête a été tant revendiquée, il n‟est pas exclu que les mécontents se dessinent ; pourtant tout le monde n‟a pas droit au chapitre tant le critérium casse. En plus, ce n‟est plus le temps du partage de gâteau où l‟on doit nécessairement prendre part à la valse et marquer son pas ; encore moins enfiler son maillot, se jeter à l‟eau et jouer au water-polo.