La réaction de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) n’a pas tardé aussitôt après le pavé lâché par le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Kin Kiey Mulumba, hier jeudi 13août2015 dans la matinée sur les antennes de la Radio France internationale (RFI).
Dans sa sortie médiatique, le tout dernier ministre de communication de Mobutu à la veille de la marche de l’AFDL à Kinshasa, a lâché les freins en faisant un véritable plaidoyer en faveur du troisième mandat de Joseph Kabila. Réponse du berger à là bergère, le Secrétaire Général de l’UNC, Jean-Bertrand Ewanga, a exprimé son désaccord avec ce cacique de la Majorité présidentielle. Ce proche de Kamerhe a martelé, au cours d’un point de presse qu’il a animé au siège de son parti, dans la commune de Barumbu, que le mandat de l’actuel Président de la République prend fin le 20 décembre 2016 à minuit et l’actuelle Constitution n’autorise pas un troisième mandat.
Ewanga a déclaré que son parti et les autres forces politiques et sociales de l’opposition veuillent au grain pour la passation civilisée du pouvoir entre Kabila et son successeur qui sortira des urnes, conformément à la constitution, le 27 novembre 2016. Cet acteur de l’opposition, dont le parti milite pour l’alternance démocratique a fait savoir que l’actuel Chef de l’Etat n’a pas droit à un sursis, même de quelques minutes, après la date prévue par la loi fondamentale pour la fin de son mandat.
COMMUNIQUE DE PRESSE
1. L’UNC a suivi, avec beaucoup de stupéfaction, ce mercredi 13 août 2015, sur la Radio France Internationale, les déclarations de Monsieur Kin Kiey Mulumba, Ministre, de surcroît, de la République, chargé des Relations avec le Parlement sur le prétendu troisième mandat du Président Kabila.
2. L’UNC considère que lesdites déclarations sont à prendre au sérieux car, venant d’un Ministre de la République qui a la qualité d’engager le Gouvernement, et surtout quand il déclare entre autres que le dialogue initié par le Chef de l’Etat a pour but la recherche du consensus en vue de la modification de la Constitution, pour accorder au Président Kabila un troisième mandat. Cela évidemment, en violation de la Constitution.
3. L’UNC tient à rappe1er à l’opinion tant nationale qu’internationale quelques dispositions pertinentes, de la Constitution.
Article 70 : Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois.
Article 74: «... Avant son entrée en fonction, le Président de la République prête, devant la Cour Constitutionnelle, le serment ci-après : Moi.... Elu Président de la République Démocratique du Congo, je jure, solennellement devant Dieu et la Nation, d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République .... ».
Article 64 : « Tout, congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qu’il l’exerce en. violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible conte la Nation et l’Etat. Il est puni conformément à la loi ».
Article 165 :«...il Y a haute trahison lorsque le Président de la République a violé intentionnellement la Constitution. ». Article 220 : « Le nombre et la durée des mandats du Président de la République ne peut faire l’objet d’aucune révision».
4. L’UNC constate qu’à travers les déclarations de Monsieur Kin Kiey, le fameux dialogue dont il est question constitue un piège pour la légitimation d’un coup d’état constitutionnel et en appelle ainsi aux partis politique aux membres de la Société ‘civile et à tous ceux qui, peut être de’ bonne foi, croyaient encore dans le prétendu dialogue, de se désolidariser, ici et maintenant, et de se mettre du côté du peuple.
5. L’UNC demande au peuple congolais, où qu’il soit, face à ce complot ignoble contre la Démocratie et la République, de rester vigilant car, l’article 64 de la Constitution ci-haut cité qui donne l’obligation de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce. En violation des dispositions de la Constitution.
6. L’UNC prend à témoin la Communauté internationale sur la volonté, désormais manifeste, du régime en place de se maintenir au pouvoir, en violation de la Constitution.
Fait à Kinshasa, le 13août 2015,
Pour l’UNC,
Hon. Jean Bertrand Ewanga IS’EWANGA IWOKA
Secrétaire Général