Convocation du dialogue : Tshisekedi bloque le « plan Kabila »

Mercredi 9 décembre 2015 - 12:12

Dans son Ordonnance du 28 novembre portant convocation d’un dialogue politique national inclusif en République Démocratique du Congo, le chef de l’Etat annonçait la mise en place, endéans dix jours, d’un comité préparatoire. Ce délai a expiré ce 9 décembre sans le comité préparatoire.

 

Dans la pratique le constat est que dix jours après, la mise en place du Comité préparatoire n’est pas effective. Cette situation, comme expliquent plusieurs analystes, risque de compliquer, sinon de perturber le calendrier du déroulement des travaux du dialogue politique, national tel que souhaité par la Président de la République.

 

Ce retard est dû au fait que le parti d’Etienne Tshisekedi, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), pourtant demandeur de la convocation desdites assises, a, après le discours du chef de 1’Etat, revu ses calculs. Par la bouche de Félix Tshisekedi, Secrétaire national en charge des Relations extérieures, l’UDPS annonçait sa décision de ne pas participer à un dialogue «made in Kabila».

 

Dans une déclaration faite à la presse le 1er décembre, Félix Tshisekedi accusait le chef de l’Etat « de vouloir organiser un dialogue à sa manière et de tenter de modifier le système électoral». «Nous ne participerons pas à un dialogue made in Kabila. Il fallait laisser à la communauté internationale, au Secrétaire général de l’ONU de designer un facilitateur», a déclaré le fils d’Etienne Tshisekedi.

La position de l’UDPS Pour lui, le seul dialogue auquel le parti souscrit reste celui qui sera convoqué par un facilitateur international neutre. «Le dialogue que prône l’UDPS aura comme priorités notamment de discuter de l’organisation des élections législatives et présidentielle dans les délais constitutionnels», répètent les responsables de l’UDPS. Félix Tshisekedi a même rappelé que le chef de l’Etat est au courant de cette position de son parti. «Joseph Kabila le sait très bien déjà, parce que nous avons eu deux rounds des pré-discussions avant dialogue. Donc, il sait très bien que ce dialogue doit se tenir de manière concertée. Il faut que nous nous entendions à la fois sur la date, le lieu et les thèmes, etc. Or, nous voyons qu’il est en train de diriger tout seul les choses, en essayant d’imposer sa vision. Et ça nous disons non».

 

Le statu quo

Après l’expiration du délai de dix jours fixé par l’ordonnance présidentielle, la situation semblé bloquée. A Bruxelles où il s’est rendu pour tenter de convaincre le leader de 1’UDPS. Saïd Djinnit, l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies dans la région des Grands Lacs, n’a pas pu arracher le « oui» d’Etienne Tshisekedi.

 

Dans son édition de mardi 8 décembre, - Le Potentiel a même révélé que le leader de ‘l’UDPS a durci le ton. «Saïd Djinnit n’a pas réussi à plier Etienne Tshisekedi, a rapporté le quotidien kinois. L’UDPS est restée intransigeante sur les préalables à la tenue du dialogue convoqué par le président Kabila. Elle campe sur ses positions antérieures en rapport avec l’organisation, l’accompagnement et le suivi de la communauté internationale, en conformité avec l’accord- cadre d’Addis-Abeba de février 2013 qui fixe l’étendue de l’intervention des Nations unies dans la tenue d’un dialogue politique en RDC». Dans la foulée, le journal a même ajouté que l’entretien entre les délégués de l’UDPS et Saïd Djinnit a été assorti de nouveaux préalables.

 

En dehors de 1’UDPS, les partis de l’Opposition, membres de la Dynamique et ceux du G7 ont aussi durci le ton en dépit de leurs échanges avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies dans la région des Grands Lacs.

 

Par CONGO NOUVEAU