Le Front populaire contre la révision constitutionnelle s’est inscrit parmi les non-partants aux consultations initiées par le chef de l’Etat en vue du dialogue. Au cours d’une rencontre avec la presse, cette plate-forme de l’Opposition soutient qu’elle " s’est vu obligée de décliner l’offre de participer à ces consultations, considérées dans l’opinion comme une manœuvre tendant soit à détourner l’impérium du dialogue politique, soit à en retarder la tenue ".
Au nom de ses pairs, Lisanga Bonganga, " sans renier au chef de l’Etat son droit le plus absolu de parler à ses concitoyens " estime que " les consultations qu’il a conduites seraient " redondantes et donc inopportunes ".
Le Front populaire n’admet pas que le chef de l’Etat, initiateur d’un parti-phare de la Majorité présidentielle, " puisse conduire ce dialogue politique ". De ce point de vue, précise le coordonateur du Front populaire, " le Président Kabila peut pas jouer le rôle d’organisateur de ce dialogue politique qui exige neutralité et impartialité ". " Sinon il serait juge et partie ", prévient Lisanga Bonganga.
DIALOGUE VOULU PAR LES CONGOLAIS ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
En revanche, les ténors du Front populaire sont d’avis que "l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, couplé avec les deux Résolutions (2098 et 2211) du Conseil de sécurité des Nations Unies, constitue un cadre idoine pour l’organisation de ce dialogue politique ".
Ils affirment que ces trois dispositions prises à l’international " ne peuvent en aucun cas être dissociés. Ce sont deux composantes d’une même totalité ". Raison pour laquelle cette plateforme de l’Opposition lance un vibrant appel pour que le dialogue "transparent et sans exclusive et voulu par les Congolais et la Communauté internationale, se tienne dans les meilleurs délais".
" Il faut donc faire le dialogue politique, mais ce dialogue doit être inspiré aujourd’hui par la seule ligne politique possible, le respect strict de notre Constitution et des délais constitutionnels. Ce sont là les deux exigences de notre temps, elles sont intangibles et elles sont inscrites dans les marbres", affirme Lisanga Bonganga.
De même, le Front populaire insiste sur le fait qu’ " il ne sera exclusivement question que de l’organisation des élections notamment de l’audit du fichier électoral et de son actualisation". Ce, en prenant en compte les jeunes arrivés à l’âge de voter, du calendrier global et inclusif, du financement de ces élections ainsi que de l’organisation et du fonctionnement de la CENI.
CONSEIL A L’OPPOSITION
Pour Lisanga Bonganga, l’acceptation du dialogue par le Front populaire ne doit pas être " prise en défaut par les adeptes du glissement qui se recrutent aussi bien du côté de la Majorité présidentielle que celui de l’Opposition ".
A cette dernière famille politique et face à ce dialogue à venir, le Front populaire conseille de se rassembler autour de son leader naturel, Etienne Tshisekedi. " Si nous voulons, jusqu’au bout, l’unité de l’Opposition politique, c’est parce que nous avons la conviction qu’il est impossible d’affronter les défis avec une organisation désunie. Autrement, on ne gagne aucun combat dans la discorde, on ne refonde pas une organisation en la divisant ", prévient le coordonateur du Front populaire. Rachidi MABANDU