Consultations : les confessions religieuses défilent chez Kabila

Mardi 2 juin 2015 - 09:58

En prévision des élections à venir, et pour créer un climat de paix et de confiance mutuelle au pays, le chef de l’Etat Joseph Kabila a initié des consultations avec les différentes couches sociales de la population congolaise en vue de recueillir leurs avis.

Ce sont les confessions religieuses qui ont ouvert le bal. Au total, cinq confessions ont été reçues hier lundi 1er juin, premier jour de cette ronde de consultations qui vont se poursuivre.

Tour à tour, Joseph Kabila a conféré avec la délégation de l’ECC (Eglise du Christ au Congo) conduite par Mgr Marini Bodho, le chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste Simon Kimbangu Kiangani, la délégation de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) sous la conduite de son président Mgr Nicolas Djomo, la délégation de la COMICO (Communauté Islamique au Congo) conduite par l’Imam Ali Mwinyi. L’Autorité morale de la MP a clôturé la journée avec la délégation de l’Armée du Salut conduite par sa représentante légale, Madeleine Ngwanga.

Interrogé par les journalistes au sortir de l’audience, le représentant légal de l’ECC en République Démocratique du Congo, Marini Bodho, a fait savoir que le chef de l’Etat leur a exprimé son souci de voir un climat apaisé s’installer au pays, en cette période où les élections pointent à l’horizon. Raison pour laquelle il a tenu à recueillir les avis et des autres à ce sujet.

A son tour, a-t-il renseigné, la délégation de l’ECC a fait part de ses préoccupations au chef de l’Etat. Celles-ci concernent la CENI avec le calendrier des élections rendu public en février dernier, et qui suscite des controverses de la part des forces politiques. Les uns le jugent non globalisant, pendant que les autres l’admettent sans problème.

Pour ce faire, l’ECC a suggéré au chef de l’Etat, en sa qualité de père de la Nation, d’écouter tout le monde (majorité et opposition, ainsi que la société civile) en vue de parvenir à une entente à même de créer un climat apaisé au pays en cette période préélectorale.

Par ailleurs, Mgr Marini a fustigé le comportement de certains acteurs politiques qui font montre d’inconstance dans leur prise de position.

Parlant du Dialogue, il estime que les consultations initiées par le chef de l’Etat valent tout leur oesant d’or, car elles permettront d’éviter au dialogue, le moment venu, de tirer en longueur comme ce fut le cas avec la CNC (Conférence Nationale Souveraine) et le Dialogue intercongolais de Sun City en Afrique du Sud.

Bref, pour le représentant légal de l’ECC, les présentes consultations visent à obtenir une entente entre les différents acteurs afin de créer un climat apaisé avant, pendant, et après les élections.

Moins loquace, que son prédécesseur, le représentant de l’église kimbanguiste, Simon Kimbangu Kiangani, a seulement lâché : « nous, on a toujours été pour la paix. Raison pour laquelle je suis venu répondre à l’invitation me lancée ». Ce avant de rappeler la prophétie du fondateur cette église qui avait en 1921 prédit que le pays allait connaitre des troubles.

Les Catholiques pour le consensus autour du calendrier électoral

Reçue en troisième position, la délégation de l’église catholique romaine en RDC a, par la bouche du Secrétaire général de la Cenco, l’abbé Léonard Santedi, qu’elle voulait avoir un certain nombre d’éclaircissements concernant notamment l’objet, la durée, et le format du Dialogue national à organiser.

Car a-t-il relevé, pour les évêques, le dialogue demeure la voie royale pour l’église. C’est pourquoi, les chefs de l’église catholique en RDC s’en tiennent au consensus national pour créer un climat de paix et de confiance mutuelle, tout cela dans le respect de la Constitution.

Quant au dialogue, il devra se tenir pendant un temps raisonnable. La sécurisation des personnes pendant la campagne électorale et celle des matériels électoraux doit être garantie.

Toutes les questions liées notamment au consensus national autour du calendrier électoral, et à la sécurisation des personnes et des matériels, sont censées trouver des solutions appropriées avant d’aller aux élections, dans le but de créer un climat de paix et de confiance mutuelle.

Le calendrier électoral global, selon l’Imam Ali Mwinyi, c’est le sujet qui était au centre de leur entretien avec le chef de l’Etat. Il a rappelé qu’avant sa publication, il y avait des revendications. Et après sa publication, on a assisté à des scènes de contestations dans la classe politique, tout comme dans la société civile. D’où la nécessité de dialoguer pour chercher à mettre tout le monde d’accord en vue de créer un climat apaisé devant garantir le bon déroulement des élections.

Dernière à être reçue, la délégation de l’Armée du Salut en appelle au respect du programme de la Ceni, tout en prônant le dialogue.

Ce matin, Joseph Kabila poursuivra ses consultations respectivement avec le Cardinal Laurent Monsengwo, la délégation de l’Eglise Orthodoxe sous la conduite de son Secrétaire général, le prof Theodore Mfumunzanza Dimuanga, le représentant des églises de réveil, Albert Kankienza Mwana Mbo, le président des églises indépendantes Simon Nzinga Maluki, et enfin avec le représentant des chefs coutumiers ,le grand chef Munongo Mwenda M’siri.

Dominique Mukenza