Constructions anarchiques : Les érosions vendues comme parcelles au Q.Ngomba/Kisenso

Jeudi 22 octobre 2015 - 06:13

Depuis des lustres, la commune urbano-rurale de Kisenso était tellement enclavée et non urbanisée que ses habitants avaient honte de s’afficher publiquement qu’ils en étaient ressortissants. Mais depuis la construction de l’unique route asphaltée, longue de près de quatre kilomètres et qui relie cette commune à celle de Matete, non seulement Kisenso, petit à petit se transforme en Eldorado, mais aussi les érosions sont vendues comme parcelles au quartier Ngomba.

Pour la petite histoire, les habitants des quartiers des communes voisines (à savoir Matete et Lemba) vendent très cher leurs parcelles morcelées, ces quartiers où il ne fait plus beau vivre, les moustiques, les mouches, les odeurs nauséabondes étant, entre autres, des éléments à la base de leur migration vers Kisenso.

Avec le produit de la vente, ils peuvent se taper quelque chose de plus vaste à Kisenso et épargner un petit rien soit pour survivre, soit pour exercer une petite activité lucrative. Mais pourquoi KIsenso offrait-il cette image de parent pauvre ?

A en croire des sources crédibles, vers les années 80, à la belle époque du MPR parti-Etat, les travaux collectifs  » Salongo  » mal exécutés par les habitants dans certains quartiers donnèrent lieu aux actuelles érosions. La destruction étant beaucoup plus facile que la construction, l’on a assisté passivement à l’avancée des érosions partout, emportant avec elles maisons d’habitations, de commerce, écoles, centres de santé, bref, tout ce qui constituait le soubassement du décollage socio-économique de cette commune urbano-rurale.

Avec le courage et l’initiative de certaines autorités politico-administratives de l’époque, autorités dont les bourgmestres Kiawuta-a-Nzinga, Mbele Nseke Mbumba, Moussa Abdoul Razac et de certains fils et filles du terroir, les efforts furent fournis jusqu’à attirer l’attention de l’ancienne puissance coloniale, la Belgique qui a financé plusieurs microprojets, entre autres ceux de lutte antiérosive. C’est ainsi que des Comités locaux de développement (CLD) furent mis sur pied, regroupant toutes les forces vives de chaque quartier de Kisenso.

Les CLD a leur tour, regroupés au sein de différentes ONG/Associations dont CCDH12, ABO, MAP, avec le financement du FSU/CTB et PAIDECO/CTB ont redonné l’espoir à la population de Kisenso en stoppant les différentes têtes d’érosions.

Mêmes causes, mêmes effets

L’histoire risque de se répéter. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si hier, c’était les travaux de Salongo mal exécutés qui étaient à la base des érosions, aujourd’hui ce sont les constructions anarchiques qui risquent de tout remettre en cause.

En effet, terrassés par la terrible crise économique qui frappe bon nombre de Congolais, les chefs des quartiers, n’ayant plus rien à vendre, sont aujourd’hui obligés de vendre les érosions. La parfaite illustration est donnée par la vente opérée sur la parcelle située au n°7 de l’avenue Bandundu, parcelle appartenant à un certain M. Nestor mais vendue à un homme en uniforme avec la complicité du chef de quartier adjoint de Ngomba. Question : le bourgmestre de Kisenso et son adjoint sont-ils au courant de tous ces dérapages perpétrés dans leur municipalité par des chefs de quartier véreux ?

Wait and see.

 

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