«La Majorité Présidentielle s’étant ainsi effritée, la nouvelle coalition parlementaire comme conséquence politique du nouveau rapport des forces au sein du Parlement, devra se traduire par la formation d’un nouveau gouvernement », a déclaré l’initiateur du Front contre la Révision Constitutionnelle, Lisanga Bonganga, au cours d’un point de presse animé le samedi 17 octobre 2015 à Kinshasa.
Lisanga estime que la nouvelle donne créée par le départ de G7 dans la majorité remet fondamentalement en question la configuration de l’Assemblée Nationale, la coalition majoritaire qui, à son temps, avait approuvé le programme du gouvernement, et investi le premier ministre Matata.
A son avis, l’Assemblée nationale devrait être recomposée conformément à la nouvelle coalition majoritaire qui, à son avis, n’est plus la famille politique du Chef de l’Etat.
Par conséquent, poursuit le leader du Front contre la Révision Constitutionnelle, le pointage de ce qui reste des parlementaires de la « MP », qui se fait à Kingakati, dans une ferme, ou PROCOKI, dans une concession résidentielle, ne peut régler cette question éminemment constitutionnelle.
Lisanga invite le Premier ministre Matata à présenter sa démission au Président de la République qui, à son tour, se mettant sous l’empire des dispositions pertinentes de l’article 78 de la Constitution, devrait confier la mission d’information, à l’instar de la mission de Mwando Nsimba en son temps, à une personnalité chargée d’identifier la nouvelle majorité.
Concernant l’organisation des élections, le Front populaire craint que la Cour Constitutionnelle, au regard de son dernier Arrêt sur la saisine de la CENI, ne se serve de l’argument pernicieux de manque de moyens pour ne pas financer les élections, pour cas de force majeure, à défaut de l’état de siège ou de l’état d’urgence, pour justifier le report, sine die, des élections présidentielle et législatives de novembre 2016.
Pour libérer la RDC du spectre du chaos qui plane sur lui, le Front Populaire contre la Révision Constitutionnelle demande au président Kabila, qui s’est dit favorable au Dialogue politique, de lier la parole à l’acte, en le convoquant sous la médiation internationale, dans un bref délai.
Dans un autre registre, la plate-forme de Lisanga se félicite de la démission de Malumalu de la présidence de la CENI, et invite la société civile à demander à la CENCO de procéder sans délai à son remplacement.
Eu égard à tout ce qui précède, Lisanga en appelle à un grand rassemblement de toutes les forces du changement autour du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, pour barrer la route au « glissement ».
ERIC WEMBA