Complot contre la République !

Vendredi 6 novembre 2015 - 09:25

Pierre Lumbi et le MSR au front contre le glissement, le troisième mandat de Kabila et la révision constitutionnelle.

Il faisait profil bas depuis sa révocation de son poste de Conseiller Spécial, en matière de Sécurité de Joseph Kabila et l’auto- exclusion de son parti, le Mouvement Social pour le Renouveau, de la Majorité Présidentielle, de concert avec les autres formations politiques membres du G7. En dépit de tout ce qui se racontait à son sujet, il avait préféré gardé silence.

Pierre Lumbi a choisi l’ouverture du deuxième congrès de son parti, au Centre Nganda, hier jeudi 5 novembre 2015, pour lâcher du lest. Dans un discours musclé prononcé devant plusieurs invités des partis amis ainsi que des militants et hauts cadres de son parti venus des quatre coins de la République Démocratique du Congo, l’ancien collaborateur du Chef de l’Etat en matière de sécurité a révélé la volonté planifiée, dans les officines du pouvoir en place, de liquider les valeurs républicaines qui constituent le socle de la nation congolaise. « Ce complot est moralement et politiquement inacceptable », a-t-il martelé, avant d’en appeler à un front républicain contre la révision constitutionnelle, le glissement et le troisième mandat du Chef de l’Etat. L’ancien ministre des Travaux Publics du premier gouvernement de la législature de 2006 s’est appuyé sur les rapports du PNUD de 2011 et 2013, qui placent la RDC à la queue en termes «d’indice du Développement humain », pour brandir un carton rouge à l’endroit de la majorité au pouvoir qui, selon lui, a lamentablement échoué dans le volet social.

Pierre Lumbi a rendu un vibrant hommage aux cadres de son parti qui n’ont pas hésité un seul instant à abandonner les privilèges liés à leurs fonctions au profit des valeurs de la République.

Le discours de Pierre Lumbi s’est inscrit dans la droite ligne des forces politiques et sociales qui dénoncent, depuis 2011, la planification d’un coup d’Etat constitutionnel devant permettre au Président Kabila de prolonger son bail au-delà de 2016.

La, majorité, qui a toujours parlé de procès d’intention, est invitée à démentir, par des signaux forts, toutes ces présomptions dénoncées cette fois-ci par celui qui fut, pendant plus de 5 ans, dans les secrets du pouvoir en qualité de Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, afin de rassurer des millions de Congolais, qui rêvent pour la première fois de l’histoire de leur pays, d’une passation civilisée du pouvoir au sommet de l’Etat.

Prenant la parole à son tour, au nom des invités du G7, le président de l’UNAFEC, Kyungu wa Kumwanza, surnommé le gardien du temple (Baba wa Katanga), a appelé les forces vives de la nation à vaincre la peur et les intimidations, afin de barrer la route aux velléités de révision constitutionnelle.

Il y a lieu de signaler que les ministres, vice-gouverneurs, ministres provinciaux, députés provinciaux, sénateurs, députés nationaux démissionnaires du MSR prennent part au 2e Congrès de ce parti qui était, avant la dissidence, la deuxième force politique, de la Majorité Présidentielle en termes d’élus au niveau des deux chambres du Parlement. Le patron du groupe de presse Le Potentiel, Modeste Mutinga, deuxième Vice-président du MSR, était cité en exemple hier au Centre Nganda, pour avoir démissionné, par solidarité à son part, alors qu’il s’était présenté en indépendant aux élections sénatoriales de 2006. S’il l’avait voulu, il aurait pu revendiquer son statut d’indépendant pour garder son poste de Rapporteur du Sénat.

On retient que la clôture de ce deuxième Congrès du MSR est prévue cet après-midi. Les résolutions de ce forum sont impatiemment attendues par l’opinion tant nationale qu’internationale.

 

Par Eric WEMBA

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