Avec plus de 9 000 visiteurs français en 2014 contre 7 051 en 2013, la Zambie attire autant qu’elle cherche à séduire. Entouré de sept pays, ce territoire en forme de croissant est une sorte de frontière entre l’Afrique centrale, australe et de l’Est. Encore très peu connue en France, certainement à cause de son appartenance au Commonwealth, la Zambie observe un sursaut d’intérêt du public français. Les chiffres de 2014 sont encourageants, avec plus de 9 000 visiteurs sur l’année contre 7 151 en 2013, soit une hausse 27%.
La France se positionne comme le deuxième marché européen, derrière la Grande-Bretagne et devant l’Allemagne et l’Italie. Les quatre grands marchés européens ne produisent que 2,4% des arrivées internationales totales. Les marchés les plus importants restent les régionaux d’Afrique du Sud, Zimbabwe, Tanzanie, ou plus lointains comme la Chine, l’Inde ou les Etats-Unis.
Les chiffres de fréquentation du mois de janvier 2015 observent eux aussi une percée de la destination, avec une augmentation de 50% par rapport à l’année précédente. Près de 950 000 arrivées touristiques ont lieu chaque année, constate le Conseil du tourisme de la Zambie (TCZ), qui espère atteindre le chiffre de 1,5 million d’arrivées pour 2015 en séduisant, notamment, le marché français. D’ailleurs, le spécialiste Norman Carr Safaris vient d’être nommé pour le Prix Safari à Londres en tant que meilleure expérience de safari en Afrique pour l’année 2015.
La Zambie, qui a pu souffrir des "événements brouillant l’attractivité du continent africain dans son ensemble", se défend dans son communiqué. Ce pays est "épargné de problématique sanitaire (zéro cas Ebola), religieuse (enjeux terroristes absents de ce pays chrétien à 97%) ou politique (alternance démocratique douce lors des présidentielles de novembre 2014)". La Zambie se veut une destination sûre et rassurante pour les touristes internationaux qui souhaitent s’y rendre.
Santé, administratif, sécurité : l’opération séduction de la Zambie
Il n’est plus obligatoire, depuis le début de l’année, de se faire vacciner contre la fièvre jaune avant de se rendre en Zambie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le pays libéré de la fièvre jaune. De ce fait, le Conseil du tourisme de la Zambie (TCZ) est persuadé que cette décision "bénéficiera grandement à l’industrie touristique".
Carte de la Zambie.
Dans cette opération séduction, le projet de visa unique entre la Zambie et le Zimbabwe a pris forme. Depuis le 28 novembre, il est possible de se déplacer librement entre les deux pays avec un seul visa. Initié par la communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et avec l’appui financier de la Banque mondiale, le visa "Kaza" est valable 30 jours et coûte 50 dollars, payés au point d’arrivée par le touriste (ce projet devrait être étendu à d’autres pays d’ici le début de l’été). Ces nombreux projets ont pour but d’augmenter la part du secteur du tourisme dans le PIB global, passant alors de 4% à 6% à l’horizon 2016.
La Zambie souhaite accélérer la montée de la destination en France en préparant dès 2015 des initiatives de relations publiques, une présence inédite sur l’IFTM-Top Resa ainsi que le lancement d’une vaste campagne de communication "Visit Zambia 2016". "Il est clair que la Zambie a une ambition sur le marché français, explique Philippe Mugnier, de l’organisme de promotion, mais il n’y aura pas de publicité grand public pour l’instant, toutes les campagnes seront destinées aux professionnels du tourisme."
Marie-Bertille Cardera