
Le Secrétaire Permanent Porte-parole du Palu, Lumumba Gizenga Lugi, a remis les pendules à l'heure, en appelant ses camarades socialistes à accepter de s’unir en bloc socialiste. Un vrai discours de conscientisation. En effet, ce discours tenu au rassemblement des jeunes Lumumbistes, nouvelle génération, organisé en marge de la commémoration du 55ème anniversaire de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, le 17 janvier 2016, à la Fikin, a permis à Lugi d’entamer la campagne pour l’unité des partis socialistes. Et, l’angle d’attaque du Secrétaire Permanent et Porte-parole du Palu vaut son pesant d’or : incarner la responsabilité, le volontarisme et la constance de lutte pour la réalisation du projet social pour le peuple, face à une opposition de droite et d’extrême droite qu’il confond dans ce qu’il a appelé un «bloc néocolonialiste». Un bloc que Lugi entend combattre idéologiquement et démocratiquement : «car qui le fera si nous ne le faisons pas ?», a-t-il-lancé.
Uni dans la douleur, uni dans la lutte contre le néocolonialiste, le Parti Lumumbiste Unifié n’ira aux élections que lorsque le bloc socialiste sera fort pour les gagner, partant appliquer son programme social. «Pour que ce projet se réalise, il faut tenir compte de la force que détiennent les capitalistes. Ils sont très forts. Ils ont amassé indignement des richesses pendant 32 ans. Ce que je vois derrière leur envie de revanche, c’est qu’au fond la droite n’a rien à proposer. Elle cherche seulement à s’imposer», a-t-il fait savoir au rassemblement des jeunes du Palu, à la Fikin, le dimanche, 17 janvier 2016.
«Les points sur les i»
Le Secrétaire Permanent, Porte-parole du Parti, a voulu « mettre les points sur les i ». Il a pointé du doigt les véritables adversaires de la gauche, montrer les enjeux des divisions alors qu’une nouvelle bataille électorale est en vue. « Nous appelons à l’unité des socialistes parce que notre but est de remettre la démocratie au peuple. Alors, pour que nous organisions les élections, il faut que les socialistes démontrent leur force. Qu’ils le veulent ou pas, ces élections seront organisées par la volonté des socialistes », a déclaré Lumumba Gizenga. Cet appel au rassemblement et à l’unité de socialistes concerne aussi les lumumbistes où la désunion pourrait coûter cher à la gauche.
Le fils Gizenga a mouillé la chemise au sens propre pour essayer de remobiliser les jeunes lumumbistes au sens du combat. Un vrai défi !
Dans son speech devant des dizaines de milliers de jeunes, il a indiqué que le peuple congolais n’a pas eu l’indépendance par pitié. C’est par la lutte que nombreux d’entre-nous sont tombés sur le champ de bataille. Le but de cette indépendance était pour que les congolais jouissent de leurs richesses. Malheureusement, le néocolonialiste a installé l’inversion des valeurs : « Ce qui est anormal ailleurs et normal en RDC». C’est ainsi que la souffrance a commencé avec l’assassinat de Lumumba, Okito, Mulele et Mpolo par les gens qui n’aiment pas Antoine Gizenga. Ce dernier, a-t-il souligné, a refusé, à son tour, de se compromettre avec Mobutu en réclamant la démocratie. Ce qui a été à la base de son exil. Malgré la brutalité de Mobutu, les Congolais n’ont pas lâché prise, a rapporté Lugi aux jeunes lumumbistes, et d’ajouter que : «Ce sont les jeunes qui ont continué la lutte de Lumumba. Ce sont les jeunes qui ont mis fin à la dictature mobutienne dans ce pays». Le Palu est un parti des jeunes, mais un vieux parti qui a totalisé 50 ans de lutte pour que la prophétie de Lumumba s’accomplisse, a-t-il fait savoir.
«L’avenir du Congo est beau»
A l’en croire, des Jeunes de l’époque, devenus aujourd’hui vieux, avaient adhéré au parti par conviction idéologique, afin de mettre fin à la dictature.
Un projet social à réaliser
Après le vote, il faut donner au peuple le pain, disait Lumumba.
Depuis, le congolais ne connait qu’un seul système économique. Le Système économique libéral. Un système de prédation. Après l’indépendance, on a imposé le système économique néocolonial.
Vox populis vox dei, disent les latins, le Palu a eu l’opportunité d’avoir une parcelle de pouvoir par la voix du peuple. Fort de ses convictions idéologiques et sociales, il a estimé qu’il ne pouvait pas travailler seul. Il faudra qu’il y ait un bloc socialiste. Ainsi, Lugi a rappelé l’idée de Gizenga, d’avoir deux blocs : socialiste et libéral. Le social, selon Lugi, est une politique, un programme du Gouvernement, un projet de société que nous tenons à réaliser. « Pourquoi serions-nous distrait, alors que le Palu est accepté comme le porte étendard du socialisme en RDC, par les socialistes du monde entier ?».
Elections
Pour faire face aux capitalistes, il faut une union des socialistes. Ce sont les socialistes qui ont fait qu’il y ait des élections dans ce pays. En 2006 et en 2011, malgré de résistances internes et externes. « Pour que nous ayons des élections dans ce pays, premièrement, il faut que les socialistes fassent l’unité, soit une force. » Il a indiqué que le premier pas a été franchi avec la signature entre Joseph Kabila et le Palu, dont les preuves sont légions, notamment avec le salaire de fonctionnaires, la bourse des étudiants, même si cela est modeste, les minerais qui ont engendré les routes et autres modernisations. Son appel à l’union de la gauche a été accueilli allégrement par les jeunes lumumbistes.
Dans leur déclaration, les jeunes de la nouvelle génération lumumbiste ont pris l’engagement de poursuivre la lutte des pères fondateurs du socialisme en RDC.
Peter Tshibangu