Depuis quelques semaines la population de la commune de Maluku a commencé à ébruiter une grave affaire longtemps restée secrète par les soins attentifs des autorités, qui avaient imposé l’omerta sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa sur toute question relative à la conduite des affaires publiques. Il s’agit, on s’en doutait, de l’existence sur le site de Fula-Fula d’une fosse commune où sont enterrés quelques 425 corps de personnes mortes dans des circonstances qui restent encore à élucider jusqu’à ce jour !
Très mal à l’aise depuis de longs mois, suite à une vague d’odeur fétides empestant leur milieu habituel de vie, les habitants de cette partie de la commune de Maluku ont commencé à parler avec véhémence de leur gêne et à demander aux autorités de la capitale de les débarrasser sans plus tarder de cette situation, qui représente un danger réel pour leur santé.
D’après des informations recueillies auprès de plusieurs navetteurs sur la route Maluku – Marché de liberté, depuis un certain temps le site de Fula-Fula est administré comme une zone interdite, étroitement surveillée de jour comme de nuit et contrôlée par des unités spécialisées des forces armées !
Un fait troublant...
Si ces informations sont confirmées par des sources indépendantes et par une enquête impartiale menée par les soins de la communauté internationale, il s’agirait là d’une première indication sérieuse sur la volonté de responsables du pays de cacher ce qui s’est réellement passé jusque-là sur le site Fula Fula et bien sûr aussi, sur la vocation éventuelle que les autorités auraient imprimé à celui-ci pour des besoins à venir. Il est tout de même troublant de constater que c’est au moment où le petit peuple commence à parler des odeurs fétides qui empestent son environnement que le gouvernement se réveille pour parler Officiellement d’une fosse commune où seraient enterrées “ 425 dépouilles mortelles d’indigents par l’Hôtel de ville de Kinshasa à la demande (sic) de la direction de la morgue de l’Hôpital général de référence de la capitale (ex-Mama Yemo).
D’après le Vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur Evariste Boshab dernièrement des délégués du Bureau conjoint de Nations Unies pour les droits de l’homme, des ONG Congolaises de défense de droit de l’homme, de l’ONG internationale Human Rights Watch, de membres du gouvernement et de responsables de services de sécurité, les corps enterrés dans la fosse commune de Fula Fula avaient été longtemps gardés à la morgue de l’hôpital de référence précité.
A ce qu’il semble l’exposé d’Evariste Boshab n’a pas réussi à convaincre l’assistance pour beaucoup de raisins d’ordre pratique.
La méfiance des ONDGDHA
Notre équipe d’enquête qui partage le scepticisme des invités à la rencontre organisée par le ministre en charge de l’intérieur en relevant le fait que la capacité d’accueil et le disposition technique de conservation de corps de l’hôpital ex-Mama Yemo ne n’épousent pas les prétentions de ce dernier quant à l’espace et au temps occupé par les dépouilles mortelles avant leur ensevelissement à l’entre de Fula Fula
Notre équipe d’enquête constate par ailleurs que les documents officiels auxquels se referait le Vice- premier Ministre Evariste Boshab pour conclure que les “ enterrés “ dans la fosse commune de Fula Fula étaient de vulgaires indigents (des gens très pauvres et non des gens sans familles ni relations sociales très solidaires en RDC) sont pratiquement inexistants tandis qu’elle émet de sérieuses réserves au sujet de la compétence de la direction de la morgue de ‘Hôpital ex-Marna Yemo de répondre positivement à une demande de l’Hôpital de ville de Kinshasa dans une grave affaire comme celle-là sans, s’en référer à la Direction générale de l’Hôpital comme entreprise d’Etat !
A ce sujet, la Commission nationale de Droits de l’homme reconnue par la constitution est opérationnelle. Va-t-elle se laisser embobiner par le gouvernement en souscrivant à sa thèse sur les circonstances de la mort de personnes enterrées par ses soins dans la fosse commune de Fula-Fula?
La Commission nationale de Droits de l’homme trouve là du pain sur la planche. Les Congolais qui veulent rompre avec leur passé très douloureux en matière de droits de l’homme attend qu’elle fasse ses premiers pas dans ce domaine à partir de Maluku où des millions de concitoyens l’attendent pour porter leur témoignage.
Attention donc au piège représenté par le rapport déjà apprêté par les experts du ministère de l’intérieur et le laboratoire politique de la Majorité présidentielle qui ne fait qu’amplifier la méfiance des organisations de défense de droits de l’home en RDC et dans le reste du monde !
Par KAMBALE MUTOGHERWA