Charles Mwando empêché de se rendre dans son fief électoral : Le G7 dénonce l’incivisme et l’arbitraire

Jeudi 21 janvier 2016 - 12:55

 

Cette plate-forme politique prévient sur le risque des frustrations qui s’accumulent au sein de l’Opposition politique et des forces vives de la nation.

 

C’est un bras de fer qui ne dit pas encore son nom entre les plénipotentiaires du G7 et le pouvoir en place. L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale et président en exercice du G7, Charles Mwando Nsimba, a été débarqué, hier mercredi 20 janvier de l’avion qui devait le conduire, dans le cadre de ses vacances parlementaires, de Lubumbashi à Kalemie puis Moba, son fief électoral. Aucune explication officielle n’a été fournie.

 

Et comme il fallait s’y attendre, les acteurs du G7 sont montés au créneau pour dénoncer cet acte qui relève, selon eux, de l’incivisme et de l’arbitraire.

Au cours d’un point de presse animé, hier mercredi au siège de cette plate-forme politique à Kinshasa, le président ad intérim Pierre Lumbi Okongo a condamné ce qu’il a considéré comme « atteintes aux droits et libertés reconnus et qui constituent une nouvelle et flagrante violation de la Constitution ».

 

Dans la suite de sa réaction, Pierre Lumbi fait remarquer : « En plus du fait de voyager de Lubumbashi à Kalemie n’est pas une infraction et que l’honorable Mwando Nsimba ne fait l’objet, à ce joui d’aucune poursuite judiciaire, la Constitution de la RDC en son article 109 stipule que les députés nationaux et les sénateurs ont le droit de circuler sans restriction ni entrave à l’intérieur du territoire national et d’en sorti, Le règlement intérieur de l4ssèmblée nationale, en son article 94 alinéa 2, est encore plus explicite aucune mesure, qu’elle soit du bureau de l’Assemblée nationale ou de toute autre autorité, ne peut avoir pour effet de porter atteinte au droit de libre circulation du député... Bien plus, ce règlement fait, par ailleurs, obligation à chaque député de séjourner pendant au moins un mois au cours des vacances parlementaires ».

 

EVITER LA TENSION

Pour le G7, l’incident l’aéroport de la Luano s’ajoute aux autres excès enregistrés mardi 19 janvier 2016 au pays « Plusieurs autres compatriotes, notamment à Kinshasa et Lubumbashi, ont été frappés d’une interdiction de culte religieux et autres activités du souvenir en mémoire des compatriotes qui ont perdu leur vie lors des évènements de janvier 2015. Il s’en est suivi l’arrestation de militants de l’Unafec et des journalistes nationaux et étrangers exerçant leur métier en toute légalité avec con fis- cation de leur matériel de service. Et pourtant, l’article 24 de la Constitution garantit à toute personne le droit à l’information autant que la liberté de pensée, de conscience et de religion ainsi que le droit de manifester ses convictions en public comme en privé, notamment par le culte et l’accomplissement des rites, dans le respect de la loi, de l’ordre public et de bonnes mœurs (art.22) ».

 

Pour le G7, les provocations de la part de la Majorité présidentielle risquent d’exacerber les tensions. « Les frustrations qui s’accumulent au sein de l’Opposition politique et des forces vives de la nation ne sont pas de nature à favoriser un climat de paix et de sérénité en cette année électorale; par contre ne font que raviver la tension qui risque de déboucher sur des réactions aux conséquences incalculables et fragiliser davantage notre jeune démocratie.», note-t-on dans la déclaration lue par le MSR Pierre Lumbi.

Et dans le souci, de décrisper la situation, c’est vers le président de la République et le gouvernement que la plate-forme se tourne, une fois de plus. Ces deux institutions sont appelées à œuvrer pour faire cesser les excès de tous les services d’ordre sur lesquels elles sont présumés exercer l’autorité et pour mettre fui, une fois pour toute, à la dérive répressive qui s’observe ces derniers temps.

 

Par ailleurs, le G7 attire l’attention de la communauté internationale, notamment de l’Onu, l’Union africaine et la SADC dont la RDC est membre, ainsi que de tous les Etats partenaires de la RDC, sur le fait que le pouvoir d’Etat en RDC s’exerce de plus en plus contre les droits et libertés de la personne humain, au mépris de la Constitution en vigueur et des lois de la République ainsi que des instruments internationaux pertinents en la matière.

Par LP