Au cours d’une importante réunion
Si la rencontre a permis au gouvernement qui était représenté de confirmer le financement du processus, la MONUSCO, elle, conditionne son appui au respect des droits de l’homme
L’appui de la communauté internationale et l’état actuel du processus électoral ont été abordés au cours d’une grande réunion tenue le 12 juin à la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Deux membres du gouvernement congolais, des partenaires nationaux et internationaux en matière d’élections ainsi que les membres du bureau et de l’assemblée plénière de la centrale électorale congolaise ont pris part à cette rencontre.
Toutes ces parties ont aussi échangé des informations sur le PACEC (Projet d’Appui au cycle électoral au Congo) piloté par le PNUD (Programme des Nations-Unies pour le développement), un programme qui vise l’accompagnement direct des activités électorales.
Ainsi, le gouvernement congolais a été représenté par le ministre d’Etat en charge de la Décentralisation, Salomon Banamuhere et celui des Finances, Henri Yav Mulang, alors qu’on a constaté du côté des partenaires par le directeur de la Division des Affaires politiques de la MONUSCO, les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques accrédités en RDC, sans oublier des représentants des organisations non-gouvernementales nationales et internationales.
L’occasion a été donnée au président de la CENI, l’abbé Malumalu, de rappeler que la dernière réunion des partenaires au processus électoral a été tenue en juillet 2014.
Il a, dans le même cadre, invité le secrétaire exécutif national (SEN) de la CENI, Flavien Misoni, à faire une brève présentation de l’état actuel du processus électoral dans en RDC, dont le fichier électoral a été jugé bien meilleur qu’il y a quelques années grâce à l’opération de fiabilisation du fichier électoral et de stabilisation des cartographies opérationnelles.
Concernant le budget des élections, la CENI a présenté un tableau synthèse de l’évolution du budget prévisionnel des opérations électorales de 2014 à 2016, le scénario du budget révisé en discussion depuis le 15 avril 2015 avec le gouvernement et les risques liés à cette réduction budgétaire. La question du budget a permis à la CENI de présenter le plan de trésorerie consolidé 2014-2015 et les décaissements effectués jusque à ces jours.
Elle a également partagé avec les partenaires quelques informations pertinentes sur l’opération d’inscription des candidats aux élections provinciales avec en substance une synthèse globale des statistiques sur cette opération d’inscription des candidats.
Les informations données par la CENI ont reçu le soutien des partenaires de la Communauté internationale au processus électoral. Ainsi, dans son intervention, le directeur de la Division des Affaires politiques, Ray Torres, qui a représenté Martin Kobler à la rencontre, a indiqué que la MONUSCO reste disposée à soutenir sur les plans technique et logistique les élections congolaises tout en souhaitant que les élections se tiennent dans les conditions de transparence, d’intégrité et d’équité électorale.
Il est relevé les conditionnalités des Nations-Unies d’un espace important pendant la période pré-électoral, électoral et même un espace politique adéquat, protégé et qui respecte les droits de l’homme ainsi qu’un processus électoral crédible.
L’ambassadeur et chef de Mission de l’Union Européenne, Jean-Michel Dumond, est intervenu pour énumérer un certain nombre d’obstacles susceptibles de compromettre le respect des dates électorales prévues dans le calendrier électoral.
L’ambassadeur de Belgique, tout comme la représentante de l’ambassade de France et l’ambassadrice du Canada ont exprimé quelques préoccupations sur les attentes de la Communauté internationale vis-à-vis du processus électoral. Ils ont souligné le besoin d’une réévaluation des risques sur le calendrier, les défis du fichier électoral et les défis du financement des élections.
Le représentant de l’Union Européenne a toutefois confirmé le soutien des pays du vieux continent au processus électoral congolais, avec notamment l’adoption du PACEC dont la phase de mobilisation des ressources est déjà mise en marche.
Il a également annoncé que l’Union Européenne vient de financer le recrutement des experts électoraux en appui à la CENI, qui sont appelés à intégrer les équipes de la CENI pour mieux aider cette institution d’appui à la démocratie à prendre en charge les aspects techniques et opérationnels des élections dans le pays.
Les délégués du gouvernement ont fait savoir, pour leur part, la rencontre du chef de l’Etat avec les délégués de la communauté internationale, et réaffirmé la volonté gouvernementale de financer les élections dans les limites des moyens disponibles. C’est ainsi que le ministre des Finances a même annoncé les discussions sur le décaissement des fonds destinées aux élections, qui d’ailleurs vont s’intensifier dès la semaine prochaine.
Dans sa conclusion, pour répondre aux préoccupations de différents intervenants, l’abbé-président a indiqué que son institution a déjà entamé des consultation à tous les niveaux avec les acteurs politiques et parties prenantes au processus électoral. Raison de la tenue de la deuxième réunion entre la CENI, les opérateurs politiques de l’opposition et ceux la majorité au pouvoir.
Par Lucien Kazadi T.