Le Syndicat des inspecteurs des finances a, à travers les Inspecteurs généraux des Finances Yemba Kuminga et Malumba Mundadi, dénoncé en date du 18 juin, avec la dernière énergie, la campagne mettant en cause l’honneur et l’expertise de ses affiliés dont le travail a été salué, en avril 2014, par le Premier Ministre de la République, Matata Ponyo.
Un mérite qui leur a été discerné pour avoir démantelé des réseaux maffieux infiltrés dans le processus de paie des agents et fonctionnaires du Service de Contrôle de la Paie des Enseignants Service de Contrôle de la Paie des Enseignants (SECOPE).
Onze milliards huit cent vingt six millions neuf cent nonante six mille cinquante centimes de francs congolais (11.826 996 000,50 FC) de reliquat de paie ont été récupéré au profit du trésor public, grâce à une série de mission de contrôle effectuée dans les ministères de l’Epsp et de la Santé publique. Contrôles qui ont relevé plusieurs constats amers dans ces deux secteurs.
Dans la mise au point,en intégralité ci-dessous , le Syndicat des inspecteurs des finances rejette toutes les accusations avancées contre ses membres et se réserve le droit de saisir les instances compétentes pour obtenir réparation du préjudice. Il estime que cette agitation pourrait cacher une anguille sous roche.
Par Carroll Madiya
Mise au point du Syndicat des inspecteurs des finances
Le Syndicat des Inspecteurs des Finances a suivi avec stupéfaction, la campagne de dénigrement initiée par une poignée de syndicalistes du secteur de la Santé publique, et relayée par l’intersyndicale nationale de l’Administration publique (INAP), à l’occasion du lancement du contrôle initié par le Ministre du Budget sur la paie des agents de carrière des services publics de l’Etat des secteurs de la Santé et de l’enseignement.
D’après cette poignée de syndicalistes, la réquisition de quelques Inspecteurs des Finance par le Ministre du Budget pour faire partie des équipes désignées pour effectuer ce contrôle, serait mal venue, car, prétendent-ils, les Inspecteurs des Finances pourraient couvrir dès abus et irrégularités qui plombent l’exécution de la paie des fonctionnaires de l’Etat. Face à ces graves accusations, au demeurant dénuées de toute preuve et de tout fondement, le Syndicat des inspecteurs des Finances apporte la mise au point suivante :
1. En droit administratif, les compétences sont d’attribution. Les textes légaux et réglementaires en vigueur en RDC, organisant le contrôle des finances et biens publics, identifient l’Inspection Générale des Finances comme service d’audit supérieur en la matière.
Le respect de ces textes n’est pas compatible avec l’exécution d’un contrôle des finances publiques, en l’occurrence la gestion de la paie des fonctionnaires de l’Etat, par des personnes ou organes autres que ceux légalement établis, et encore moins par des personnes qui, par leur qualité de gestionnaires, sont susceptibles d’être juge et partie.
2. Depuis la bancarisation de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat, et en vertu des compétences dont elle est investie par la loi, l’inspection Générale des Finances (IGF) a diligenté plusieurs missions de contrôle de l’exécution de cette bancarisation.
Il s’agit notamment des missions relatives au contrôle de la paie dans le secteur de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnelle (EPSP) ainsi que celui des professionnels de la santé publique.
2.1. Les missions de contrôle effectuées dans les deux ministères (EPSP & Santé) sont parvenues à relever plusieurs constats d’agents doublement ou triplement payés, et à obtenir l’établissement d’un reliquat de paie au profit du Trésor de l’ordre de onze milliards huit cent vingt six millions neuf cent nonante six mille cinquante centimes de Francs congolais (11 826 996 000,50 FC), tandis qu’à la Santé, en plus des constats susvisés, il a été mis en évidence l’existence de plusieurs cas d’injection, au niveau des services de liquidation de la paie (ministère du budget), de personnes inconnues des listes déclaratives de leurs administrations d’origine.
2.2. Une autre mission de contrôle de la paie a été lancée par l’Inspection Générale des Finances en mai 2014. Elle portait sur le contrôle généralisé, auprès des banques commerciales, des opérations d’exécution effective de la paie et visait, notamment, de faire la lumière sur les comptes non mouvementés.
Ce contrôle n’a pu se dérouler correctement à cause du manque de collaboration des banques commerciales concernées, pour mettre à la disposition des Inspecteurs des Finances, les informations touchant aux comptes individuels ouverts dans leurs livres et qui sont susceptibles d’avoir recueilli des sommes constituant de véritables reliquats de paie en raison du phénomène d’agents fictifs.
2.3. C’est cette dernière mission, avec des termes de référence remaniés, qui a été reprise dans le programme d’actions de l’IGF pour l exercice en cours, et devait être relancée.
3. Au moment de la relance de cette mission, l’IGF a été approchée par certains syndicalistes qui ont formulé le vœu d’y prendre part. Compte tenu des contraintes légales et réglementaires pré-rappelées, l’IGF n’était pas en mesure de réserver une suite positive à cette requête.
4. Ces mêmes syndicalistes sont allés contacter des autorités qui ont alors demandé de retarder la mission en vue de permettre d’étudier les modalités de leur intégration dans les équipes de contrôle.
La solution retenue par ces autorités a consisté à associer, sous la signature du Ministre du Budget, onze (11) Inspecteurs des Finances réquisitionnés pour faire partie des équipes formées en outre de Syndicalistes, de Conseillers de cabinets ministériels et des responsables de différents « services impliqués » dans la gestion de la paie.
5. C’est donc, en définitive, cette solution qui les associe au contrôle de la paie, que nos fameux syndicalistes rejettent au motif spécieux et sans aucun élément de preuve, que les Inspecteurs des Finances seraient des personnes corrompues et dont le contrôle ne servirait qu’à couvrir les irrégularités entachant la liquidation et l’exécution de la paie.
6. Pour le Syndicat des Inspecteurs des Finances, habitué à ce genre de manège de la part de délinquants fiscaux et autres mauvais gestionnaires de deniers et biens publics, cette agitation d’une poignée d’individus bien identifiés « en tout » , pourrait être l’arbre qui cache la foret.
Pour l’essentiel, il y’a lieu de rappeler que l’IGF n’est nullement impliquée dans les opérations d’engagement, de liquidation, d’ordonnancement et de paiement de la rémunération, contrairement aux syndicalistes qui, dans plusieurs ministères sectoriels compétents, participent à l’établissement des listes des agents et fonctionnaires de l’Etat (Fonction publique, EPSP, Santé ), au calcul de l’enveloppe de la paie (Ministère du budget) et à l’ordonnancement (Ministère des Finances).
Le paiement étant actuellement effectué par les banques commerciales à travers les comptes bancaires ouverts à cet effet pour les bénéficiaires. A partir de là, il est aisé de comprendre qu’aujourd’hui une poignée de syndicalistes remuent ciel et terre pour que les Inspecteurs des Finances n’aillent plus contrôler la paie…
Eu égard aux faits ci-dessus rappelés, le Syndicat des Inspecteurs des Finances fustige les imputations dommageables dont tous ses membres sont victimes par les propos d’une poignée d’individus manipulés et qui ont délibérément et publiquement mis en cause leur honneur autant que leur expertise.
Le Syndicat des Inspecteurs des Finances espère obtenir de différentes autorités compétentes, dont la plupart ont eu à se féliciter de la qualité du travail réalisé par l’IGF, notamment dans le domaine particulier du contrôle de la paie, qu’elles ne donnent plus l’impression de cautionner ce genre d’agissements qui énervent l’Etat de droit, autant qu’ils n’honorent personne.
En tout état de cause, le Syndicat des Inspecteurs des Finances se réserve le droit de saisir les instances compétentes pour obtenir réparation du préjudice découlant de ces imputations dommageables.
Fait à Kinshasa, le 18 juin 2015
Pour le Syndicat des Inspecteurs des Finances,